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23/09/2009

Le sens du patrimoine

9782862220475_concept-patrimoine-chine.gifC'est par mon ancien métier d’architecte que j'ai été amené à connaître l’auteur avant qu’il ne publie cet ouvrage de référence sur la signification du « patrimoine » pour les Chinois. Architecte et urbaniste, Zhang Liang aborde ce sujet en s’appuyant sur des exemples de patrimoine bâti en Chine, mais la portée de sa réflexion va bien au-delà de ce champ d’investigation.

 

Dès l’introduction, l’auteur dresse une carte d’exploration pour les lecteurs peu familiers avec le monde chinois. Sur la notion d’authenticité, il souligne « une opposition entre absence de préservation matériellement authentique et respect des valeurs spirituelles et morales du passé. » Quant à l’éternité, elle « habite les gens plutôt que les pierres, l’architecte mais non l’architecture. »

 

Sur le rapport au passé et l’attitude envers le changement des Chinois, l’auteur cite une phrase clé tirée de la célèbre Préface au Pavillon des orchidées du calligraphe WANG Xizhi (303-361) : « Nos successeurs nous regarderont comme aujourd’hui nous regardons le passé. »

 

C’est en devenant nous-mêmes créateurs de sens et de beauté que nous nous rendons dignes héritiers du riche patrimoine culturel légué par les hommes et les femmes qui nous ont précédés.

    

 

couverture : La naissance du concept de patrimoine en Chine, xixe-xxe siècles

auteur : Zhang Liang

éditions : Recherches/Ipraus, 2003

  

08/09/2009

Manuel de chinoiseries – à l’usage de mes amis cartésiens

9782843375347_ManuelDeChinoiseries.gifDes livres sur la Chine contemporaine et sur nos attitudes envers elle, on en trouve régulièrement sur les rayons. Celui de C. Tieu, Manuel de chinoiseries – à l’usage de mes amis cartésiens a la particularité d’aller à l’encontre des idées reçues, sans démagogie. L’initiative a d’autant plus de mérite que ces idées reçues, souvent cautionnées par des intellectuels ou journalistes médiatisés, ne manquent pas de semer des confusions malencontreuses dans l’esprit des lecteurs peu familiers avec la culture chinoise.

L’ouvrage de Tieu est riche en exemples des « perceptions » partagées par beaucoup de Chinois, mais largement ignorées des Occidentaux. Si l’auteur n’insiste pas beaucoup sur un regard critique nécessaire sur ces « perceptions », cela se justifie par le fait que l’ouvrage est avant tout adressé à ses « amis cartésiens ». En huit chapitres qui se tiennent ensemble, l’auteur saisit des notions essentielles comme la vérité, le potentiel, etc. pour expliquer (à ne pas confondre avec justifier) aux lecteurs pourquoi les Chinois pensent et agissent autrement qu’eux.

Un passage du dernier chapitre illustre bien la confiance que l’auteur place en l’intelligence de ses lecteurs :

 

L’intérêt de ces libertés [individuelles] peut être ressenti dans la logique chinoise, de l’intérieur. Vouloir les imposer de l’extérieur, comme une conquête de l’Occident à qui le monde entier devrait dire merci pour leur diffusion, en laissant entendre aux Chinois que leur manière de penser n’est pas valide, c’est avoir une bien piètre image du dialogue entre les civilisations ! Et c’est absolument contre-productif. Alors que si on les respecte, je pense les Chinois à même de retenir le meilleur en l’accommodant à leur système.

 

Que cet ouvrage donne raison à tous ceux qui croient en le dialogue et la rencontre des cultures, pour un monde meilleur.

 
    

Manuel de chinoiseries – à l’usage de mes amis cartésiens

éditions Anne Carrière 2009

L’auteur Chenva Tieu : Français d’origine chinoise arrivé à Paris à l’âge de 12 ans, est entrepreneur dans les services financiers et la production audiovisuelle. Il est cofondateur du Club du xxie siècle, qui rassemble l’élite républicaine issue de la diversité, et préside la chaire Management & Diversité à l’université Paris Dauphine. (4e de couverture)