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23/04/2012

23 avril - journée mondiale du livre, du droit d’auteur et de la TRADUCTION

journée mondiale du livre, unesco, wang yi, petit poisson veut voler

En célébrant cette journée dans le monde entier, l'UNESCO souhaite « rendre un hommage au livre et à ses auteurs, et encourager chacun, en particulier les plus jeunes, à découvrir le plaisir de la lecture et à respecter l’irremplaçable contribution des créateurs au progrès social et culturel. »

Un hommage tout particulier est rendu à la TRADUCTION et aux TRADUCTEURS et nous souhaitons nous y associer...


Le Livre, l'auteur et la traduction

Cette année, un hommage tout particulier est rendu à la traduction. Le blog des éd. HongFei Cultures dont une grande partie des textes est traduite du chinois, souhaite s’associer tout particulièrement à cet hommage en soulignant que traduire est un acte d’écriture, une création, la re-création d’un précédent, la revitalisation d’une présence passée ou d’ailleurs et de la profondeur de son effet sur un autre lecteur d’aujourd’hui ou d’ici.

Le mot, l’idée/l’image, la forme

Parce que nous y sommes sensibles et, parce qu’en ces temps de débats souvent outranciers, on néglige parfois le soin de la forme, ajoutons que loin de passer par les seuls mots, la « bonne traduction » de l’idée ou de l’image est dépendante de la « forme » qu’on donne au texte.

Et pour en témoigner, qu’il nous soit permis d’évoquer les deux expériences ci-dessous.

PoèmesShakespeare.jpgEn 1993, paraissaient Les poèmes de William Shakespeare dans une traduction d’Yves Bonnefoy (éd. Mercure de France). En préface, on pouvait y découvrir un texte éclairant sur la TRADUCTION. Écrit par le traducteur, lui-même poète de renom, le texte interrogeait notamment la question de la forme : peut-on traduire en prose un texte écrit en vers ? Doit-on, « se soumettre à une structure déjà précisément décidée, alors que l’on a aussi à rester fidèle, parfois pour des raisons bien meilleures, à ce qui est dit par le texte » ? Pour Yves Bonnefoy, pas de doute : « L’essentiel, c’est de recréer dans l’écriture de la traduction l’effet que le recours à la forme, quand précisément il est libre, peut avoir sur l’emploi des mots, sur leur signification même ».

La Bête, pei-chun shih, chun-liang yeh, géraldine alibeuEn 2011, voici comment Chun-Liang Yeh évoquait son travail de traduction au micro de France culture, à propos du texte de Pei-Chun Shih : La Bête et les petits poissons qui se ressemblent beaucoup (éd. HongFei Cultures).

« Comme traducteur, je dirai qu’un texte est difficile à traduire lorsqu’il est mal écrit dans sa langue d’origine. Dans le cas de La Bête, comme le texte d’origine est remarquablement bien écrit, j’ai plutôt eu du plaisir dans le travail de traduction.

Il y a beaucoup de musique dans la langue française comme dans la langue chinoise. La traduction, ce n’est pas une transposition de mot à mot. C’est avant tout un partage, dans une autre langue, d’une même émotion, d’un même plaisir mais aussi d’une même précision. Là où l’auteure avance, on avance et là où elle s’arrête, on s’arrête. Mais ce n’est pas toujours aussi simple que cela : précisément, pour ce texte, j’ai beaucoup discuté avec notre relectrice française. Un jour que j’étais heureux de lui montrer ma traduction qui respectait les paragraphes du texte chinois, elle m’a dit : « ici, il faudrait séparer en deux ce paragraphe, là au contraire en relier deux. » À ce moment là, je me suis rendu compte que, même là où je ne m’étais pas posé de question, quelque chose se passait entre les deux langues. »

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en haut, image de WANG Yi extraite de Petit Poisson veut voler, éd. HongFei Cultures, 2011

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