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25/09/2013

Miroir, mon bon miroir, dis-moi quel homme je peux être…

Les hommes sont ainsi faits qu’ils sont perfectibles, conscients de leur condition, et prompts à se proposer des occasions ou des outils de perfectionnement. Le miroir est de ceux-là, tout comme le conte.

contes de chine,clémence pollet,chun-liang yeh,animauxAvec La Langue des oiseaux (à paraître le 03 octobre 2013), les éditions HongFei Cultures vous proposent de partir à la découverte de quatre contes qui sont autant de miroirs tendus aux hommes par des auteurs malicieux ou des esprits éclairés, pour les inviter à se corriger ou, de manière préventive, leur éviter d’emprunter une voie mauvaise. Ici, nulle question de jugement ; on n’apprend pas à ses dépens. Enfin, pas toujours !

Ce livre est le premier recueil de contes que les éditions HongFei Cultures publient. Jusque-là, lorsque nous publiions un conte, il était offert pour lui-même, sous forme d’album, en particulier dans notre collection « Contes de Chine » où l’on trouve Yexian et le soulier d’or ou L’Auberge des ânes (et bientôt un nouveau titre dont nous vous dirons plus très vite : Grand’Tante Tigre). Avec quelques textes que nous avions en main, il nous a paru intéressant de travailler autrement. Parfois moins longs qu’habituellement, ou d’une nature se prêtant moins à un traitement en album classique, ces textes avaient pourtant une telle valeur que nous étions désireux de les faire passer.

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L’idée du recueil était la bonne à condition qu’il ne devienne pas un simple assemblage de textes sans autre point commun que leur origine culturelle. Aussi avons-nous souhaité limiter le nombre de contes à réunir et tâché de les inscrire dans un ensemble qui les dépasse sans les diluer. De fait, de la réunion de ces quatre textes issus de la tradition littéraire chinoise et puisés au fil de nos lectures de recueils du Ve, XIe ou XVIIIe siècles ou, pour l’un d’eux, reçu d’un ami poète qui en ignore l’origine précise, résulte une cinquième œuvre, composée de tout cela, à la fréquentation de laquelle nous espérons que les jeunes lecteurs en France tireront plaisir.

langue des oiseaux, clémence pollet, chun-liang yeh, hongfei culturesLe texte de cette œuvre nous est proposé par Chun-Liang Yeh qui inscrit son écriture concise et concrète dans la filiation du langage subtil des classiques chinois à la source desquels il puise et où la sobriété de la langue le dispute au raffinement du propos.

À l’époque dite « des Printemps et Automnes », en Chine, vivait un jeune homme pauvre répondant au nom de Chang. C’était un disciple de Confucius, et il possédait un don très particulier : il comprenait la langue des oiseaux. Lorsque Chang était fatigué de ses études, il se divertissait en écoutant la conversation des oiseaux réunis dans la cour de la maison de son maître. Absorbé par ce qu’il entendait, il en oubliait la présence de ses camarades et devenait l’objet de leur raillerie. Il avait beau dire qu’il comprenait les oiseaux, personne ne le croyait.

Ainsi commence celui des quatre contes réunis ici et qui donne son titre au recueil, La Langue des oiseaux. Ailleurs, ce sont une fourmi reconnaissante, un cerf loyal ou encore un loup malin qui feront grandir en sagesse les hommes qui les rencontrent et les écoutent. Car voilà bien le thème que la réunion de ces quatre contes fait apparaître : « l’Homme grandit en sagesse lorsqu’il sait écouter ».


contes de chine,clémence pollet,chun-liang yeh,animauxLe recueil est illustré par Clémence Pollet qui signait déjà, il y a un an, la très belle et singulière illustration de L’Auberge des ânes. Tel le héros d’un conte chinois qui se met à l’écoute, Clémence accepte de laisser résonner en elle, dans son travail sensible de création, une langue qui lui est parfois étrangère mais dont elle perçoit la saveur et la richesse des intonations qu’elle transforme en autant de traits, de couleurs et finalement d’images. Du sens, elle ne perd rien et montre tout. Comment ne pas voir dans le superbe tête-à-tête de la couverture tout ce que nous avons évoqué plus haut : le miroir, l’écoute, la métamorphose qui s’opère chez l’homme attentif ?

Des images de Clémence, si simplement justes, de son choix de couleurs, si subtilement troublant, de sa peinture franche en aplat et de ses traits vifs et précis si paradoxalement apparentés, on aimerait parler longtemps. Le mieux sera d’abord de les découvrir.

langue des oiseaux, clémence pollet, chun-liang yeh, hongfeiEn plus des illustrations à proprement parler, on admirera aussi les lettrines ouvrant chacun des contes qui sont également une création originale de Clémence Pollet.

Nous espérons que les jeunes lecteurs, et tous ceux qui voudront bien les accompagner, entreront dans ce livre comme on pénètre, de pièce en pièce, dans un palais plein de trésors.

Nous leur souhaitons par avance une heureuse lecture.

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La Langue des oiseaux, Chun-Liang YEH, Clémence POLLET, éd. HongFei Cultures, en librairie le 03 octobre 2013.

Dès 8/9 ans. Prix 12,50€. ISBN 978-2-35558-068-0

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Pour en voir plus, cliquez ICI.

Le SITE de Clémence Pollet

08/09/2013

Pierre Cornuel vise les étoiles...

Pierre Cornuel, HongFei, Éclats de Lune, pinceaux chinoisDans moins de vingt jours, paraîtra aux éditions HongFei Cultures une création originale de Pierre CORNUEL auteur et illustrateur, Éclats de Lune.

HongFei Cultures publie essentiellement des textes d’auteurs chinois que nous faisons illustrer en France. Cette ligne singulière aboutit à ce qu’une majorité des projets publiés sont initiés par la maison d’éditions elle-même. Toutefois, il nous arrive régulièrement, depuis 2009, d’accueillir des projets personnels, parfois sans lien avec la Chine mais qui trouvent leur place au sein de notre catalogue en invitant les jeunes lecteurs à élargir leur horizon à travers les thèmes du voyage, de l’intérêt pour l’inconnu et de la relation à l’autre.

C’est dans ce cadre éditorial que s’inscrit la publication d'Éclats de Lune où l’on trouvera ces trois thèmes réunis pour une aventure à nulle autre pareille. Ceux, nombreux, qui connaissent Pierre CORNUEL, savent les talents de ce peintre raconteur d’histoires aux enfants qui compte plus de soixante titres à son actif !

Pierre Cornuel, HongFei, Éclats de Lune, pinceaux chinois

Pierre Cornuel, HongFei, Éclats de Lune, pinceaux chinoisRaconteur d’histoires, Pierre l’est absolument. Après quoi il met son talent à les écrire parfois, et en tous les cas à les illustrer. Pour nous présenter son projet, et conformément à son tempérament, Pierre a commencé par nous raconter une histoire, avec vivacité, humour et maints bruits d’animaux. Ce jour-là, nous avons ri, beaucoup apprécié le ton et aimé le propos. Il avait également déjà bien avancé sur l’image, séduisante à beaucoup d’égards.

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Quatrième de couverture :

Cette fois, la voilà, la lune tant attendue ! C’est le moment pour Kun-Yi de lancer l’aventure. Il part chercher le renard, la belette, le loup, le cochon, la chèvre, le cheval et le coq. Tous se font un peu prier mais répondent à l’appel du jeune garçon. Au fait, pour quel projet ?

L’histoire d’une œuvre commune où chacun se réalise… avec bonheur !

Extrait :

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Kun-Yi fait le compte. « Voyons… un cochon, un loup, une belette, un renard… il manque encore… Ah ! bien sûr ! Allons vite à la ferme des Trois Ormeaux. » Les cinq compères arrivent aux Trois ormeaux où ils trouvent la chèvre. « Mêêê quel genre de projet ? s’informe la chèvre. – Le genre dont tu fais partie et qui demande aussi l’aide du cheval. Viens avec nous, allons le réveiller. »

Inutile de réveiller le cheval, qui ne dort pas. « Hiii ! fait-il voyant tous nos amis marcher dans son assiette. Où allez-vous ainsi ?Cheval ! On a besoin de toi !À quel sujet ?Au sujet de notre projet !Mais enfin, quel projet ?  interrogent les animaux qui n’en peuvent plus de curiosité. – Un magnifique projet que je vais bientôt vous dévoiler… mais qui nécessite pour finir le soutien du coq. »

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Du projet de Kun-Yi et de sa réalisation en compagnie des animaux, nous ne dévoilerons rien de plus ici. Mais qu’on se le dise, il y a dans cette histoire de l’aventure, de l’amitié, de la confiance, des poils et des plumes, une petite douleur aux derrières, des pinceaux, un phénix, un grand voyage dans la nuit, une lune brillante, une chute vertigineuse, beaucoup de rire et même du bonheur, de la création et des… Éclats de Lune !

Tout cela fait déjà beaucoup et rendrait heureux plus d’un jeune lecteur. Mais Pierre est ainsi fait qu’il a les idées – et les images – qui se déploient. C’est là que lui vint le désir d’un livre aussi long qu’il serait beau. Travaillant aux pinceaux chinois, sans crayonnés, sur papier aubier de santal, l’artiste créa un leporello, un livre accordéon, à lire comme tous les livres ou à déployer en fresque sur 10 mètres de long.

Pierre Cornuel, HongFei, Éclats de Lune, pinceaux chinois

pierre cornuel,hongfei,Éclats de lune,pinceaux chinois, Chu Ta et Ta'oEn 2010, Pierre CORNUEL a illustré Chu Ta et Ta’o. Le peintre et l’oiseau (Grasset), un livre remarqué pour la qualité du travail de création de l’artiste. Éclats de Lune est de la même veine exceptionnelle. Réalisé à l’aide des outils de la peinture traditionnelle chinoise et dans l’esprit improvisé des peintres de ces contrées des siècles passés, l’image, laissée libre de tout texte (placé dessous, en bandeau), est une œuvre d’art. Quant à l’histoire, elle est aussi un hommage aux pinceaux chinois et à la diversité de leurs caractères. Aussi, pour prolonger le souhait de l’artiste, et avec sa complicité, deux pages documentaires placées en fin de livre évoquent l’art et les caractéristiques des pinceaux chinois.

Éclats de Lune, c’est un auteur-illustrateur de grand talent, une histoire chaleureusement amusante, un hommage à la création, un objet exceptionnel… Bref ! Un livre à découvrir absolument dès sa sortie en librairie le 26 septembre 2013.

Il nous importe, à la fin de cette présentation, de faire part de notre reconnaissance à l’égard de l’Agence CICLIC (livre image culture numérique en Région Centre) laquelle, considérant la qualité et l’exigence du projet Éclats de Lune, a bien voulu apporter son soutien à la publication de ce livre.

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Pierre Cornuel, HongFei, Éclats de Lune, pinceaux chinoisCaractéristiques du livre : hors collection / format leporello (livre frise) 28x21cm, 40 pages recto, dos toilé / public dès 7 ans / isbn 978-2-35558-066-6 

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Éclats de Lune de Pierre CORNUEL, éd. HongFei Cultures, en librairie le 26 septembre 2013.

SITE de Pierre CORNUEL illustrateur.

SITE de Pierre CORNUEL peintre

pierre cornuel,hongfei,Éclats de lune,pinceaux chinoisà noter : exposition personnelle de l'artiste. Peintures des séries Les femmes rebelles, Atlantis et Fleurs noires, Galerie Everarts (Paris 8e) du 12 au 23 novembre. Vernissage le jeudi 14 novembre. 

02/09/2013

Sara et le poète chinois - épisode 2

Le monde est maintenant visible dans ton corps. Octavio Paz

su dongpo,sara,poésie,fermierIl arrive quelquefois à l’éditeur d’albums jeunesse qu’à la lecture d’un texte, un nom d’illustrateur s’impose à lui. Ce fut le cas pour nous lorsqu’à chacune de nos lectures du magnifique texte de SU Dongpo, Un bon fermier, le nom et les images de SARA nous revinrent résolument à l'esprit. Dès lors, dans un étonnant aller-retour imaginaire, nous accordions les univers de ces deux êtres là. La langue du poète, sa beauté simple, infiniment concrète, efficiente, faisaient déjà bruisser les papiers à déchirer que Sara choisirait. De leur côté, les livres de l’artiste et les thèmes qu’elle chérit – la fragilité de la nature humaine, la force de l’expérience humaine, l’attention au monde, le temps… – semblaient déjà donner au poème un corps qui rendrait visible le monde qu’il portait en lui.

Notre satisfaction et notre plaisir furent donc grands lorsque Sara accepta effectivement d’illustrer le texte. Notre bonheur fut complet aux premières planches qui laissaient voir que l’artiste marchait à sa manière dans les pas du lettré chinois et que ses traces, loin de recouvrir celles anciennes de SU Dongpo, leur offraient une grâce nouvelle et permettraient qu’ici, en France, on les suivrait aussi.

Pour nous, l’accord entre SU Dongpo et Sara est parfait. Mieux, l’accord entre la poésie chinoise et Sara opère incroyablement sur le regard et les émotions. C’est au point qu’on aimerait dire de Sara qu’elle est très… chinoise ! Bannissant le superflu, ses images prêtent à l’évidence une robe invisible – à quoi bon montrer ce qu’on sait déjà – et rendent à l’implicite sa forme… incertaine. De ce point de vue, les contours des papiers déchirés de l’artiste jouent à merveille le jeu de la réalité inconstante chère aux lettrés chinois, tandis que les figures ainsi dessinées manifestent avec force l’expression de la sagesse dont la poésie de SU Dongpo est l’une des plus célèbres manifestations dans la littérature chinoise1.

Mais plus légèrement et au-delà de ces considérations, Sara a fait – et nous a fait faire – au fil de son travail sur le texte de SU Dongpo, une drôle de découverte !

su dongpo,sara,poésie,fermier« Finalement les chinois et nous, on a un truc en commun : dans le temps, on avait la même technique pour faire pousser le blé. La preuve ? Vous la trouverez dans mon prochain album Un bon fermier, illustrations sur un poète du 11e siècle, SU Dongpo. »

C’est avec cette formule en forme d’énigme que Sara annonçait il y a quelques jours, sur Facebook, la prochaine parution d’Un bon fermier. Loin de nous l’idée de lever le voile qu’elle jetait là sur une partie du livre… d’autant que ce teasing là nous amuse beaucoup !

Disons juste que face à un texte, Sara le fréquente jusqu’à l’apprivoiser absolument. Or, dans son approchement du poème de SU Dongpo, l’illustratrice a levé un loup ! En effet, le fermier du texte semblait mettre en œuvre une technique bien curieuse pour assurer la bonne levée de son blé. N’y tenant pas de n’y rien comprendre, Sara se lança sur la piste – et nous emmena avec elle ! Et tandis que nous poussions l’enquête vers un agronome chinois de notre connaissance, l’artiste interrogeait un agriculteur de la sienne. Les explications sont venues de là et grande fut notre surprise d’apprendre par notre enquêtrice, non seulement le fin mot de cette technique mais aussi qu’elle eût court ici en son temps. Mieux, comme un écho très direct, certaines pratiques actuelles rendent l’hommage de la permanence à l’observation de nos aînés.

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C’était trop beau pour que nous laissions échapper cette manifestation de la modernité du texte et de son universalité. Avec la complicité de Sara, nous avons gardé la trace de ce questionnement et en rendons le résultat dans une « Petite leçon d’agriculture écologique d’hier et d’aujourd’hui » qu’on trouvera à la fin de l’ouvrage.

N’en disons pas plus, ni sur le texte, ni sur les images de Sara. Gageons que leur lecture saura faire briller les yeux du plaisir qu’on en aura.

Nous, chez HongFei Cultures, nous avons la satisfaction d’un beau livre et le bonheur de vous en annoncer d’ores et déjà un autre à venir au printemps. Après Un bon fermier de SU Dongpo, Sara mettra en image un poème de DU Fu (8e s.). Au menu de son papier déchiré : le temps, le désir et l’amitié.

 

1) Jacques PIMPANEAU consacre un chapitre de son livre Chine. Histoire de la littérature aux deux poètes TAO Yuanming (Ve siècle) et SU Dongpo (XIe siècle) dont il dit que leur œuvre représente « une des grandes contributions originales à la poésie chinoise : l’expression de la sagesse. »

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Un bon fermier, SU Dongpo - SARA, éd. HongFei Cultures, 2013

EN LIBRAIRIE le 19 septembre 2013 / pour découvrir le livre, suivez ce LIEN

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Visitez le site de SARA

su dongpo,sara,poésie,fermierÀ noter : Sara fait partie des invités du Festival des illustrateurs de Moulin (26/09 – 06/10). Pendant cette période, les planches originales de plusieurs de ses livres seront exposées à la cathédrale de Moulins.  

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