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15/03/2011

Un ami à Tokyo

japon,enfance,séisme,ami,don,solidarité,sophie roze,taïwanOn l’appelait le « Japonais », mais il n’en est pas un.

 

J’avais treize ans lorsqu’il arriva dans ma classe. Tous mes camarades l’appelaient le « Japonais » car il venait de rentrer vivre à Taïwan avec son père diplomate. Il parlait le mandarin, avec un petit accent japonais. Timide au début, il joua bientôt avec nous.

 

A l’époque, je savais déjà que je voyagerais, sinon vivrais, dans un pays étranger. Un nouveau camarade qui venait d’un tel pays ne pouvait que susciter ma plus grande curiosité. Nous ne jouions pas souvent ensemble, mais un lien assez mystérieux se nouait entre nous. Avec lui, je sais qu’il n’est pas besoin d’expliquer pourquoi je vis ici et pourquoi je fais ce que je fais.

 

Sans nous être donné de nouvelles pendant vingt ans, nous avons repris contact via internet en janvier dernier. Je comptais - et compte toujours - lui rendre visite cet été à Tokyo où il vit actuellement avec sa famille. J’y retrouverai alors un peu de mon enfance innocente, loin des bruits de polémique en France.

 

Des initiatives populaires de don et de solidarité ont commencé à Taïwan, historiquement lié au Japon. Dans un monde flottant, cet abandon d’égoïsme (même provisoire) nous permet de rester dignes parmi les humains.

  

 

Lire l'article Ces Japonais à l'héroïsme poignant de François Lachaud, directeur d'études à l'Ecole française d'Extrême-Orient, spécialiste d'études japonaises, publié dans Le Monde du 17.03.2011 

Image extraite de l’album L’Autre Bout du monde, illustré par Sophie Roze.

16/05/2008

Trois heures et demie : après le tremblement de terre à Sichuan

Depuis lundi, nous suivons attentivement les informations sur le tremblement de terre dans la province de Sichuan au centre de la Chine, en particulier celles provenant de Taïwan en langue chinoise, plus abondantes que celles disponibles en langue française. Les chiffres estimés de morts et de disparus restent fluctuants. La ville préfecture de Beichuan qui comptait 30 000 habitants dans la région montagneuse a littéralement sombrée dans la terre et disparu de la carte.

 

Notre pensée va d'abord aux familles endeuillées. Un tremblement de terre de cette violence, ça crée beaucoup, beaucoup d'orphelins, et de parents sans descendant. Nous nous sentons proches de ces familles dans leur douleur. La philosophie chinoise enseigne l'inconstance de notre existence dans ce monde, et c'est le partage de cette "fragilité" qui nous unit, dans une compréhension humble, profonde et sans parole. La culture chinoise nous a aussi et surtout enseigné la force d'esprit que l'on peut faire naître de cette fragilité. Ces épreuves nous appellent à être dignes héritiers de cette culture humaniste.

 

Hier, trois avions charters ont effectué un vol direct entre Taïwan et le Sichuan, pour y livrer des vivres et équipements de sauvetage et pour évacuer des touristes et résidants taïwanais atteints par la catastrophe. Trois heures et demie de vol, sans escale, depuis Taipei jusqu'à Chongqing et Chengdu. Trois heures et demie, après soixante années ou presque de séparation : c'est une première depuis 1949, année où l'Île de Taïwan se sépara du continent chinois suite à la guerre civile.

 

Dans ce moment douloureux, nous saluons sincèrement ce lien retrouvé, et invitons nos amis français à "créer des liens" de dialogue et de compréhension envers la Chine, cet immense "Continent d'esprit".

 

» lire l'article de James Reynolds, un reporter de BBC à Pékin