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14/03/2014

Quand Papa n’est pas attentif…

Un bel instant poétique et drôle à la fois, illustré par Sophie ROZE. EN LIBRAIRIE depuis le 20 février, Papa, regarde ! aux éditions HongFei Cultures.

Hui-Ying CHIU, Sophie Roze, papa regarde, HongFei, Dans Papa, regarde ! Hui-Ying CHIU met en mots un joli moment du quotidien entre un papa et son petit. Leur lien, inaltérable, connaît un couac. Rien de grave… juste un léger décalage entre le regard d’un enfant et la logique de l’adulte. 

Dans la maison, Papa ours lit son journal. Par la fenêtre, Petit ours regarde les fleurs violettes sur un mur. L'un réfléchit, l'autre voit... Petit ours voudrait que Papa regarde aussi mais celui-ci est tout à sa lecture. Et quand le fiston est fasciné par les fleurs qui s’envolent, Papa se contente de grommeler que les fleurs ne volent pas, elles tombent. Pourtant, Petit ours les voit bien… les voilà même qui rentrent dans la maison ! Papa ours lève enfin la tête, une libellule violette est au bout de son nez. Regardant par la fenêtre, il se demande depuis quand une nuée de libellules s’est posée sur le mur. Le premier lien de socialisation est souvent celui qu’un enfant construit avec  ses parents. Ce lien-là n’a rien de comparable en qualité à beaucoup des autres qui  se créeront ensuite. Initial, il est déterminant. Mais il n’est pas sans connaître quelques maladresses. C’est que parfois les parents, sans désamour mais machinalement, et parce qu’ils ont perdu la fraîcheur de leur enfance, se montrent insensibles aux mystères du monde qui restent à découvrir par les petits. Où l’on risque de perdre l’occasion d’un émerveillement commun !

Hui-Ying CHIU, Sophie Roze, papa regarde, HongFei, C’est ce lien entre le papa et son petit, un lien  perfectible… mais indépassable, que l’auteure évoque à merveille dans cet épisode léger de la vie. Sophie ROZE sert admirablement le texte grâce à une illustration charmante réalisée au papier découpé photographié sur table lumineuse. Elle suggère, par d’infimes et subtils détails, le caractère indéfectible du lien entre les deux héros, en même temps qu’elle met en valeur l’entremêlement du réel et de l’imaginaire chez l’enfant. Sa dernière image, attendrissante, en dit long sur la confiance placée dans les grands qui sauront s’abandonner, pour un instant, à un regard poétique sur le monde.

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cliquez sur les images pour agrandir

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Papa, regarde ! est le premier texte de Hui-Ying CHIU traduit en français. 

Sophie Roze a précédemment illustré deux autres livres aux éditions HongFei Cultures : Mais où est donc le lapin ? (2010) et L'Autre bout du Monde (2011). A son travail de papier découpé et collé, elle ajoute ici une mise en lumière de ces images.   

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Le BLOG de Sophie Roze.

 

23/12/2011

Un hiver lumineux

DSC07682.JPGA l’approche du solstice d’hiver, les jours sont courts. Je me penche sur les diverses tâches devant ma fenêtre, et lorsqu’il me vient à l’esprit de lever la tête pour contempler le coucher du soleil, je n’aperçois que la lumière dorée perçant les nuages bas. La voûte céleste brille de milles couleurs, mais sans le soleil.

Mon regard cherche l'astre en vain, comme mes mots tendres cherchent ceux qui devaient les entendre mais qui ne sont plus là.

A l’approche de Noël, j’ai sorti les guirlandes lumineuses du rangement. Des modèles récents en LED mais aussi des plus anciens. Ces décorations me rappellent l’enfant que j’étais, lorsque mon père en sortait pour l’unique occasion du nouvel an chinois. Lui qui a dû se battre dans la vie pour nous procurer une existence stable et heureuse, savait que les rêves d’un enfant n’ont rien de superflu. Aujourd'hui, les guirlandes dans les mains, j’ai compris qu’il ne m’a pas seulement appris à me battre mais aussi à ne pas oublier de rêver.

La maison s’illumine, le cœur aussi.

Que vos fêtes soient belles, chaleureuses et heureuses.

15/03/2011

Un ami à Tokyo

japon,enfance,séisme,ami,don,solidarité,sophie roze,taïwanOn l’appelait le « Japonais », mais il n’en est pas un.

 

J’avais treize ans lorsqu’il arriva dans ma classe. Tous mes camarades l’appelaient le « Japonais » car il venait de rentrer vivre à Taïwan avec son père diplomate. Il parlait le mandarin, avec un petit accent japonais. Timide au début, il joua bientôt avec nous.

 

A l’époque, je savais déjà que je voyagerais, sinon vivrais, dans un pays étranger. Un nouveau camarade qui venait d’un tel pays ne pouvait que susciter ma plus grande curiosité. Nous ne jouions pas souvent ensemble, mais un lien assez mystérieux se nouait entre nous. Avec lui, je sais qu’il n’est pas besoin d’expliquer pourquoi je vis ici et pourquoi je fais ce que je fais.

 

Sans nous être donné de nouvelles pendant vingt ans, nous avons repris contact via internet en janvier dernier. Je comptais - et compte toujours - lui rendre visite cet été à Tokyo où il vit actuellement avec sa famille. J’y retrouverai alors un peu de mon enfance innocente, loin des bruits de polémique en France.

 

Des initiatives populaires de don et de solidarité ont commencé à Taïwan, historiquement lié au Japon. Dans un monde flottant, cet abandon d’égoïsme (même provisoire) nous permet de rester dignes parmi les humains.

  

 

Lire l'article Ces Japonais à l'héroïsme poignant de François Lachaud, directeur d'études à l'Ecole française d'Extrême-Orient, spécialiste d'études japonaises, publié dans Le Monde du 17.03.2011 

Image extraite de l’album L’Autre Bout du monde, illustré par Sophie Roze.