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18/05/2010

La Chine vue de France

raton.jpgJuin 2007, nous avons eu le plaisir de découvrir, à travers un article dans le n°29 du Bulletin de Ricochet, l’existence du site Chine des enfants, créé et animé par David-Umberto Signoretti.

 

L’entretien intitulé Visages de la Chine dans les ouvrages pour la jeunesse : Analyses et tendances demeure pour nous une référence riche et incomparable. Nous vous invitons à le (re)découvrir, à l’occasion de la publication d’une interview réalisée à l’initiative de David-Umberto et censée apporter un regard critique sur l’offre éditoriale de HongFei Cultures deux ans et demi après sa création.

 

Nous reproduisons ici les trois questions qui nous ont été posé, ainsi que la réponse que nous avons apportée à la dernière des questions. Pour lire l’intégralité de l’interview, vous pouvez vous rendre sur le site de Chine des enfants.

 

 *

 

HongFei Cultures a maintenant fait sa place dans le paysage éditorial avec une lisibilité sur sa production et ses ambitions. Permettez-moi de faire avec vous un petit bilan...

  

 

Question 1 : HongFei présente un catalogue ambitieux dans un paysage assez morose de l'édition. Depuis sa création, le développement de l'entreprise semble facile et en constant progrès. Est-ce aussi facile, avez-vous renoncé à certains projets initiaux?

 

 

Question 2 : Vous diversifiez vos publications en visant des tranches d'âges très larges et des textes venant de cultures différentes ; vous n'êtes pas l'"éditeur chinois" et pourtant avec une identité forte, HongFei ne s'assimile pas à un éditeur "généraliste". Comment vous situez-vous dans le monde de l'édition jeunesse?

 

 

Question 3 : Les premiers titres de votre catalogue proposent des textes ou adaptations chinois. La diversité des nouveaux albums a-t-elle été tout de suite comprise et acceptée ?

  

   

Réponse à la question 3 : Nos premiers titres "Hors collection" (Si je grandis... par Mélusine Thiry, Une touche de couleurs par Pauline Kalioujny) conçus par deux auteurs-illustratrices françaises, sont parus à l'automne 2009, deux ans après la création de la maison d'édition. Vous avez raison d'y voir un risque d'incompréhension de la part des lecteurs qui connaissent déjà notre catalogue. Toutefois, c'est un risque que nous étions prêts à assumer, car cet élargissement de ligne éditoriale correspond à la personnalité des éditeurs et à un besoin naturel d'épanouissement de la maison d'édition.

 

Quelques mois après la sortie de ces deux titres, suivis plus récemment d'un troisième (Salade de fruits par Samuel Ribeyron), nous n'avons constaté aucun rejet, ni de la part des lecteurs ni de celle des prescripteurs (notamment libraires), au motif d'une incompatibilité ou d'une confusion par rapport à nos titres antérieurs. Nous nous en réjouissons.

 

Selon notre analyse, il y a plusieurs raisons à cela. D'abord, beaucoup de ceux qui connaissent déjà notre production ont compris que notre proposition éditoriale n'a rien de communautariste et que nous ne nous posons jamais comme le gardien du temple d'une culture chinoise figée et idéalisée. Comment inviter les lecteurs à partir en voyage entre les cultures, si nous nous enfermions nous-mêmes dans une conception étriquée des cultures ?

 

Ensuite, beaucoup de lecteurs et de professionnels ne nous connaissent pas encore en 2009. Ils ont découvert et apprécié la belle facture de nous ouvrages hors collection en même temps que l'existence de la maison d'édition. Ils ont perçu HongFei Cultures comme une maison d'édition qui, en plus de savoir faire de beaux albums, sait les doter d'un contenu culturel chinois authentique.

 

Si ces constats nous incitent à l'optimisme pour le développement -modeste mais régulier- de la maison d'édition, nous restons vigilants sur le fait que notre proposition reste parfois mal comprise par certains prescripteurs partagés entre la tentation d'y voir un effet de mode ou celle de considérer nos créations comme contestables car non conformes à une image jugée "authentique" et recevable de la Chine.

 

C'est pourquoi, confiants dans le discernement des lecteurs de plus en plus nombreux à apprécier notre offre d'amitié, nous travaillons à la clarté de notre proposition et à la faire connaître et comprendre plus généralement. Dans ces circonstances, l'attention et la critique bienveillantes que vous-même manifestez à l'égard de nos publications sont un accompagnement et un encouragement très précieux.

 

 

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(image extraite de l'album Face au Tigre, illustré par P. Kalioujny)

15/05/2010

Quand le traducteur rencontre les libraires

Janvier dernier, nous avons été contactés par Nadia Ducerf, formatrice à l’INFL (Institut National de Formation de la Librairie), pour une séance d’échanges avec des futurs libraires. L’objectif était de sensibiliser ces derniers à la problématique de la traduction, pour qu’ils disposent de repères pertinents lorsqu’ils conseillent les lecteurs sur les ouvrages d’auteurs d’ailleurs.         

   

Nous avons répondu positivement. Trois mois plus tard, j’ai pu partager mon expérience de traducteur - notamment à travers les exemples de Tigre le Dévoué (éd. HongFei Cultures 2009) et Les Paradis artificiels de Charles Baudelaire (Faces Publications, Taipei 2007) - avec une vingtaine de jeunes professionnels motivés. Un grand merci à Nadia pour son volontarisme et sa confiance en notre compétence et implication, ainsi qu’à l’équipe de l’Institut pour son accueil chaleureux. 

   

»fiche descriptive Mots enchanteurs, mots voyageurs, dans le cadre des Rencontres de HongFei Cultures

 

07/05/2010

Lucas : un petit tableau du temps

 Lucas.jpg

 

L’histoire d’Un ami pour Lucas m’est venue comme un interlude. C’est un récit qui n’avait d’autre prétention que de garder la trace d’un instant vécu qui fut à la fois doux et poignant.

 

Dans cette histoire, le garçon Lucas joue sous les marronniers géants, avec ses rêves. Rêver, c’est désirer, et l’état du désir peut nous rendre particulièrement éveillés à tout ce qui nous entoure. On dirait que les anges ne se manifestent qu’à ceux qui sont prêts à les apercevoir. 

 

Une fois que Lucas et le renard se sont vus, l’histoire s’est poursuivie comme une fleur qui s’épanouit et clôt à la tombée de la nuit. On dit que c’est une histoire sur la naissance d’une amitié. 

 

Je dirais que c'est aussi une histoire sur le temps. Le temps qu’il nous faut pour être prêts, prêts à saisir les liens (et les possibilités de voyager librement grâce à ces liens) qui nous auraient échappé. Je contemple à plusieurs reprises les images créées par Bobi+Bobi pour cette histoire, et ne peux qu’admirer son talent d’illustrer ce temps impalpable avec les jeux de distance et de lumière au fil des pages. Lumière du ciel, mais aussi celle sur la pointe des pétales. 

 

L’achèvement des dessins a coïncidé avec celui de la rédaction de la quatrième de couverture, qui telle une touche finale complète ce petit tableau du temps. 

 

Un ciel bleu pour le matin, une brise pour l’après-midi.

Un ami pour Lucas, de beaux rêves pour la nuit.

 

Puis, le secret du renard revient à mon esprit : « C’est le temps que tu as perdu pour ta rose qui fait ta rose si importante. » (Le Petit Prince, chapitre XXI, Antoine de Saint-Exupéry)