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01/10/2013

HongFei Cultures, maison d'édition à l'honneur au FIG 2013

Festival international de géographie, FIG, chine, HongFei Cultures

Demain, nos enfants vivront dans un monde où la présence de la Chine ne se réduira pas à celle d’une puissance économique ou politique. C’est une grande civilisation qui nous résiste. Tant mieux !

Du 4 au 6 octobre : 

HongFei Cultures est la maison d’édition invitée d’honneur du salon du livre du Festival International de Géographie de Saint-Dié-des-Vosges (88).

Au programme : 

  • des actions scolaires toute la journée du vendredi 4 octobre pour trois auteurs : WANG Yi, Pierre CORNUEL et Chun-Liang YEH ; 
  • quatre auteurs en dédicace au salon les 5 et 6 oct. : les trois précédents et Anne THIOLLIER ; 
  • présentation de la maison et de ses titres sur le stand HongFei du 4 au 6 octobre ;
  • Festival international de géographie, FIG, chine, HongFei Cultures, WANG Yiune exposition des originaux de deux livres de WANG Yi publiés aux éd. HongFei Cultures, organisée jusqu’au 6 à la Maison de l’Enfance Françoise Dolto de Saint-Dié-des-Vosges : Les Deux Paysages de l'empereur et La Légende du Serpent blanc (livre présenté en avant première) ;
  • une conférence des deux éditeurs (Chun-Liang YEH et Loïc JACOB), dimanche 6 oct. sur le sujet « Comment bien parler de la Chine aux enfants ? » (interculturalité et littérature jeunesse). Au Musée Pierre-Noël, salle de conférence, 9h30-10h30.

Pour l'occasion, un bel article de presse vient d'être consacré aux éditions HongFei Cultures dans le supplément magazine du Républicain Lorrain (29 sept. 2013). On pourra le lire en cliquant sur l'image ci-dessous ou en suivant CE LIEN

Festival international de géographie, FIG, chine, HongFei Cultures

Il y a six mois, nous avons créé la gazette semestrielle des éditions HongFei Cultures. Nous l'avons baptisée CuiCui ! et consacrons son n° 2 à la question de l'interculturalité. Vous pouvez la télécharger en cliquant SUR CE LIEN.

Bonne lecture. 

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SITE du Festival International de Géographie.

PROGRAMME détaillé du FIG 2013

02/04/2013

Un premier livre sans texte aux éditions HongFei Cultures

VS_int_72dpi-17.jpgAu premier jour du printemps, les éditions HongFei Cultures ont publié, pour la première fois, un livre sans texte, Le Visiteur, d’Iching Hung.

Iching, artiste plasticienne taïwanaise connue au Japon et en Australie pour ses fresques monumentales, réalise ici une « petite » merveille, sans texte.

Le projet, superbe, nous a immédiatement séduits, conquis, mobilisés. Les planches sous les yeux, aucun doute n’était permis pour nous : ce serait là un beau livre. L’originalité et la qualité plastique des créations d’Iching Hung, son talent de narratrice par l’image, la thématique de la découverte sensible et heureuse du monde, le caractère du personnage principal, tout cela rendait le livre à naître évident et, même, nécessaire. Comment ne pas partager le bonheur véritable que le projet suscitait en nous dès le premier coup d’œil, l’enthousiasme dans lequel l’élan du Visiteur emportait le regard, la joie et la surprise d’une fin d’histoire si drôle ?

Pourtant, un livre sans texte n’est pas chose simple. Y compris pour nous, éditeurs HongFei Cultures, attachés à la qualité littéraire et à la place du texte dans les livres de notre catalogue. Et puis, nous suivrait-on ? Les libraires, en cette période difficile ? Les parents, si souvent désireux que les livres portent assez de texte pour qu’ils vaillent la peine d’être achetés ? Les jeunes enfants qui aiment qu’à leur côté un grand – forcément magicien – les aide à entrer dans le mystère des signes de l’écriture qu’eux ne déchiffrent pas encore ?

Iching-Hung-fresque.jpg

Une fois la décision prise, et alors que le projet était en voie d’achèvement, nous avons posé quatre questions à l’artiste en prévision d’une publication d’interview à venir. Nous l’avons notamment interrogée sur les raisons d’un livre sans texte. Sa réponse nous a étonnés et émus (voir ci-dessous). On ne sait jamais assez combien chaque enfant, dans sa vie encore tendre, connaît ses difficultés propres, met en place ses propres solutions de contournement et de réconforts, et finalement construit ses bonheurs. À lire Iching Hung, on comprend juste qu’il ne faut priver cet enfant d’aucune des voies possibles vers ce bonheur à construire, et dont il se chargera. 

VS_couv.jpg 

Interview d’Iching Hung, extrait :

Lorsque j’étais à l’école primaire, j’entrais difficilement dans le monde des mots. Je m’exprimais mal, sauf avec mon sourire. Les mots étaient pour moi des signes difficiles à déchiffrer. Je ne les rejetais pas pour autant : en classe, je remplissais avec un crayon tous les vides des caractères, méthodiquement, avec netteté. Pour le reste, j’étais hermétique à ce que disait le maître sauf quand il nous racontait des histoires. Alors, mes oreilles s’ouvraient comme par magie et je traduisais mentalement l’histoire en images. Ce furent les premiers "livres" sans texte que j’ai créés et lus….

Cliquez ici pour lire l'intégralité de l'interview.

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26/05/2011

L'appel du grand large : festival du livre jeunesse de Cherbourg-Octeville

Les éditions HongFei Cultures seront présentes au 24e festival du livre jeunesse et de la BD de Cherbourg-Octeville du 27 au 29 mai. 

Les deux éditeurs Loïc Jacob et Chun-Liang Yeh présenteront la singularité de leur proposition éditoriale pendant la journée professionnelle du vendredi 27 mai. 

L'illustratrice Sophie Roze et l'auteur Chun-Liang Yeh dédicaceront leurs albums dont "L'Autre Bout du monde" et "Mais où est donc le lapin ?". D'autres nouveautés vous attendent pour venir les découvrir, dont "Les Deux Paysages de l'empereur" et "Petit Poisson veut voler" illustrés par Wang Yi, ainsi que "La Bête et les petits poissons qui se ressemblent beaucoup" illustré par Géraldine Alibeu. (cliquer ici pour visualiser le catalogue)

festival cherbourg,sophie roze,loïc jacob,chun-liang yeh,hongfei cultures,kochipanComme un écho à l'appel du grand large : nous vous invitons à découvrir un extrait de l'interview de Chun-Liang Yeh réalisée par Kochipan, un site dédié aux échanges culturels entre la France et les pays d'Asie.

Pouvez-vous vous présenter, et comment vos pas vous ont-ils guidé de Taïwan vers la France ?

Arrivé en France pour mes études en 1992, je suis éditeur de livres jeunesse depuis bientôt quatre ans, et auteur depuis trois ans.

Je suis né et ai grandi à Taïwan, une île à l’est du continent chinois. J’ai passé mon enfance à Kaohsiung, une grande ville portuaire dans le sud du pays. Le paysage maritime a très tôt réveillé en moi l’envie de partir en voyage dans des pays lointains. Dès que j’ai appris à lire et à écrire, j’ai compris intuitivement que c’est avec les mots que je pourrais voyager vraiment loin, plus loin que le bout du monde, dans le cœur des gens.

A l’université de Taïwan, j’ai été formé aux littératures européennes, celle anglaise en particulier. Cette formation m’a amené à apprendre le français et à envisager ultérieurement un séjour en France. Les jeunes Taïwanais étaient nombreux à partir pour prolonger leurs études et acquérir une expérience dans un pays étranger, la destination préférée étant les Etats-Unis. J’avais alors envie de découvrir la France et l’Europe, moins bien connues à Taïwan à l’époque.

Comment vous est venue l'idée de mettre en place une maison d'édition de livres jeunesse prenant pour base la culture chinoise ?

Après plusieurs années de travail dans un cabinet d’architecte à Paris, j’ai eu une occasion de collaborer avec une société de consultants et de réaliser de beaux livres sur l’architecture pour un éditeur basé en Chine. Cette expérience m’a permis d’imaginer une nouvelle façon de travailler qui mobiliserait mieux ma culture d’origine.

Avec mon meilleur ami Loïc Jacob, nous avons entrepris de construire un projet culturel autour du livre et de la culture chinoise. Des visites dans des salons du livre en Europe et en Chine nous ont convaincus de la pertinence d’une nouvelle proposition éditoriale pour les jeunes lecteurs en France. Nous invitons le public français à une expérience sensible de la Chine sans que les clichés soient un passage obligé. Mais plus généralement nous souhaitons accompagner le jeune public, par nos publications, dans la découverte de l’Autre comme une source de beauté et un chemin vers plus de liberté.

(cliquer ici pour lire l'intégralité de l'interview sur le site de Kochipan)

 

06/05/2011

Un air de liberté : questions posées à l'auteur de l'Autre Bout du monde

 

kaohsiung.jpg

Quel est selon vous le thème central de ce livre ? 

C.L. Yeh : La liberté, et l’amour qui rend libre.

L'autre bout du monde, c’est l’histoire d’un petit garçon qui rend visite à sa grand-mère aux petits pieds (bandés) vivant sur une île de pêcheurs à Taïwan, il y a quelques décennies.

La grand-mère n’entre en scène qu’à la cinquième planche, mais c’est elle qui m’a inspiré le récit. Comme reflet de son époque, elle a reçu une éducation rudimentaire à la maison lorsqu’elle était jeune fille, pendant que les garçons allaient à l’école. Mais c’est aussi un personnage sensible et capable d’être touché par le « malheur » des autres. Ainsi, par le réconfort et l’amour qu’elle donnait à sa sœur cadette, elle l’a aidée à s’émanciper. Maintenant que son petit fils Langlang va entrer à l’école pour apprendre à lire et à écrire, elle lui offre un cadeau symbolique (avec la complicité de sa sœur cadette devenue voyageuse) : une paire de baskets. 

Diriez-vous que c’est un récit autobiographique ?

Cette histoire m’a permis de partager avec les lecteurs certains sentiments qui me sont chers, ceux qu’on éprouve lorsqu’on partage, donne et aime. Et aussi une aspiration à faire l’expérience du monde et à la liberté. Pour la créer, je me suis inspiré de quelques souvenirs de mon enfance passée au bord de la mer. Est-ce qu’on peut conclure pour autant que c’est un récit autobiographique ?

Ce qui m’importe, c’est de rendre la vie intérieure des personnages – leur aspiration, leur motivation, leurs envies, craintes et espoirs, à travers des situations concrètes et savoureuses. Ici, grand-mère a une vie, sa sœur cadette a la sienne, tout comme le garçon Langlang. A travers quelques instants choisis de la vie des personnages, le livre pourra aider les lecteurs à porter un nouveau regard sur leur propre existence. C’est cette création de sens qui m’intéresse, et non la publication de ma vie romancée.

C’est vrai que ma grand-mère avait les pieds bandés, mais je n’ai jamais reçu d’elle des baskets. Lorsque j’ai raconté l’histoire de L’Autre Bout du monde à ma mère, elle a beaucoup ri, et dit : « Ah, maintenant tu gagnes ta vie en dessinant le zizi du tigre ! » (idiome taïwanais pour dire « fabuler »).

 

image : le port de Kaohsiung, Taïwan.

 

04/11/2010

Textes d'auteurs chinois

03.jpgNous avons eu récemment une occasion d’expliquer, dans deux émissions de radio* sur l’actualité culturelle, l’offre éditoriale que nous formulons depuis trois ans, à travers notamment une présentation des nouveaux titres de la rentrée. 

 

Nous avons aussi eu le grand plaisir de constater un intérêt réel chez nos deux interlocutrices sur l’une des spécificités de notre proposition : les textes d’auteurs chinois.

 

Que les auditeurs qui nous ont écoutés nous excusent des explications partielles données allègrement sur les ondes. En effet, derrière ces mots simples, il y a tout un univers qu’une vie entière ne suffirait pas à explorer de manière exhaustive. Nous nous efforçons, malgré tout, d’évoquer quelques facettes de cette problématique, comme un début de réponse qui se prolongera sûrement sur les prochains posts de ce blog :

   

1. Pourquoi publions-nous les textes d’auteur, et non les contes populaires de la tradition orale ?

 

2. La tradition littéraire chinoise peut-elle se reconnaître, comme une peinture chinoise se différencie d’une peinture occidentale ?

 

3. Quelles seraient les caractéristiques de la littérature chinoise, en particulier celle accessible aux jeunes lecteurs ?

 

4. Comment situer une création contemporaine (comme Pi, Po, Pierrot, Face au Tigre et Les Deux Paysages de l’empereur, Marée d'amour dans la nuit) par rapport à cette tradition littéraire ? Comment peut-on valoriser son originalité et sa singularité d’auteur tout en s'inscrivant dans une tradition littéraire ?

  

Voilà de quoi nous occuper pour quelques temps...

  

 

 

Image extraite de l'album Les Deux Paysages de l'empereur, illus. Wang Yi

 

* les liens vers l'enregistrement de ces émissions seront bientôt disponibles sur ce blog.

18/05/2010

La Chine vue de France

raton.jpgJuin 2007, nous avons eu le plaisir de découvrir, à travers un article dans le n°29 du Bulletin de Ricochet, l’existence du site Chine des enfants, créé et animé par David-Umberto Signoretti.

 

L’entretien intitulé Visages de la Chine dans les ouvrages pour la jeunesse : Analyses et tendances demeure pour nous une référence riche et incomparable. Nous vous invitons à le (re)découvrir, à l’occasion de la publication d’une interview réalisée à l’initiative de David-Umberto et censée apporter un regard critique sur l’offre éditoriale de HongFei Cultures deux ans et demi après sa création.

 

Nous reproduisons ici les trois questions qui nous ont été posé, ainsi que la réponse que nous avons apportée à la dernière des questions. Pour lire l’intégralité de l’interview, vous pouvez vous rendre sur le site de Chine des enfants.

 

 *

 

HongFei Cultures a maintenant fait sa place dans le paysage éditorial avec une lisibilité sur sa production et ses ambitions. Permettez-moi de faire avec vous un petit bilan...

  

 

Question 1 : HongFei présente un catalogue ambitieux dans un paysage assez morose de l'édition. Depuis sa création, le développement de l'entreprise semble facile et en constant progrès. Est-ce aussi facile, avez-vous renoncé à certains projets initiaux?

 

 

Question 2 : Vous diversifiez vos publications en visant des tranches d'âges très larges et des textes venant de cultures différentes ; vous n'êtes pas l'"éditeur chinois" et pourtant avec une identité forte, HongFei ne s'assimile pas à un éditeur "généraliste". Comment vous situez-vous dans le monde de l'édition jeunesse?

 

 

Question 3 : Les premiers titres de votre catalogue proposent des textes ou adaptations chinois. La diversité des nouveaux albums a-t-elle été tout de suite comprise et acceptée ?

  

   

Réponse à la question 3 : Nos premiers titres "Hors collection" (Si je grandis... par Mélusine Thiry, Une touche de couleurs par Pauline Kalioujny) conçus par deux auteurs-illustratrices françaises, sont parus à l'automne 2009, deux ans après la création de la maison d'édition. Vous avez raison d'y voir un risque d'incompréhension de la part des lecteurs qui connaissent déjà notre catalogue. Toutefois, c'est un risque que nous étions prêts à assumer, car cet élargissement de ligne éditoriale correspond à la personnalité des éditeurs et à un besoin naturel d'épanouissement de la maison d'édition.

 

Quelques mois après la sortie de ces deux titres, suivis plus récemment d'un troisième (Salade de fruits par Samuel Ribeyron), nous n'avons constaté aucun rejet, ni de la part des lecteurs ni de celle des prescripteurs (notamment libraires), au motif d'une incompatibilité ou d'une confusion par rapport à nos titres antérieurs. Nous nous en réjouissons.

 

Selon notre analyse, il y a plusieurs raisons à cela. D'abord, beaucoup de ceux qui connaissent déjà notre production ont compris que notre proposition éditoriale n'a rien de communautariste et que nous ne nous posons jamais comme le gardien du temple d'une culture chinoise figée et idéalisée. Comment inviter les lecteurs à partir en voyage entre les cultures, si nous nous enfermions nous-mêmes dans une conception étriquée des cultures ?

 

Ensuite, beaucoup de lecteurs et de professionnels ne nous connaissent pas encore en 2009. Ils ont découvert et apprécié la belle facture de nous ouvrages hors collection en même temps que l'existence de la maison d'édition. Ils ont perçu HongFei Cultures comme une maison d'édition qui, en plus de savoir faire de beaux albums, sait les doter d'un contenu culturel chinois authentique.

 

Si ces constats nous incitent à l'optimisme pour le développement -modeste mais régulier- de la maison d'édition, nous restons vigilants sur le fait que notre proposition reste parfois mal comprise par certains prescripteurs partagés entre la tentation d'y voir un effet de mode ou celle de considérer nos créations comme contestables car non conformes à une image jugée "authentique" et recevable de la Chine.

 

C'est pourquoi, confiants dans le discernement des lecteurs de plus en plus nombreux à apprécier notre offre d'amitié, nous travaillons à la clarté de notre proposition et à la faire connaître et comprendre plus généralement. Dans ces circonstances, l'attention et la critique bienveillantes que vous-même manifestez à l'égard de nos publications sont un accompagnement et un encouragement très précieux.

 

 

raton2.jpg

 

(image extraite de l'album Face au Tigre, illustré par P. Kalioujny)

15/05/2010

Quand le traducteur rencontre les libraires

Janvier dernier, nous avons été contactés par Nadia Ducerf, formatrice à l’INFL (Institut National de Formation de la Librairie), pour une séance d’échanges avec des futurs libraires. L’objectif était de sensibiliser ces derniers à la problématique de la traduction, pour qu’ils disposent de repères pertinents lorsqu’ils conseillent les lecteurs sur les ouvrages d’auteurs d’ailleurs.         

   

Nous avons répondu positivement. Trois mois plus tard, j’ai pu partager mon expérience de traducteur - notamment à travers les exemples de Tigre le Dévoué (éd. HongFei Cultures 2009) et Les Paradis artificiels de Charles Baudelaire (Faces Publications, Taipei 2007) - avec une vingtaine de jeunes professionnels motivés. Un grand merci à Nadia pour son volontarisme et sa confiance en notre compétence et implication, ainsi qu’à l’équipe de l’Institut pour son accueil chaleureux. 

   

»fiche descriptive Mots enchanteurs, mots voyageurs, dans le cadre des Rencontres de HongFei Cultures

 

01/07/2009

Deux cultures, une maison

conference-IICP.jpg

À l’invitation de Mme Sophie Cornu, HongFei Cultures a eu le plaisir de participer à l’Université d’été de la littérature pour la jeunesse de l’Institut International Charles Perrault les 24 et 25 juin derniers à l’Hôtel de Mézières à Eaubonne (Val d’Oise). Les deux éditeurs de la maison d’édition ont, dans ce cadre, animé deux ateliers sur les thèmes respectifs de « La lecture autrement » et « Récits de voyages éditoriaux ».

 

Pour « Récits de voyages éditoriaux », nous avons axé notre présentation sur trois aspects de la trajectoire de la maison HongFei Cultures inscrite dans le paysage de l’édition française pour la jeunesse :  

   

 

la création d’une entreprise culturelle

 

Les deux fondateurs de HongFei Cultures ont chacun reçu et connu une formation et un métier avant de se consacrer à l’édition de jeunesse à plein temps. Ils ont fait la synthèse de leurs compétences professionnelles en 2007, réorganisées et actualisées au service de la création d’une maison d’édition. 

   

Celle-ci est un projet culturel qui vise, d’une part, à encourager la création des illustrateurs et auteurs en France, et d’autre part à inviter le public de France à l’expérience d’une culture autre par la littérature illustrée. La culture chinoise (d’où est issu C.-L. Yeh) est devenue une source importante d’inspiration du projet.

  

Mais elle n’en est pas moins un projet d’entreprise. Il nous appartient de concevoir une offre adaptée aux demandes de lecteurs et d’assurer l’équilibre budgétaire de l’exploitation par la vente des publications. En effet, indépendamment de son contenu culturel, le livre est un produit industriel et une marchandise qui n’échappe pas aux règles de la concurrence. Celle-ci peut décourager l’éditeur dans la conception de livres qui sortent des sentiers battus, tout comme elle peut l’obliger à toujours augmenter la qualité de ses publications.

 

la Chine nous inspire pour imaginer des livres pour enfants en France

  

La majeure partie des livres est souvent portée devant le lecteur grâce à des médiateurs. C’est particulièrement vrai lorsqu’il s’agit de livres pour enfants. Des libraires, bibliothécaires, enseignants, critiques, journalistes, associations, etc. … tous s’attèlent à repérer et recommander aux lecteurs de bons livres parmi ceux très nombreux paraissant saison après saison.

   

Dans ce contexte, pour exister, nos livres doivent se faire remarquer en apportant du nouveau dans leurs forme et esprit, sans aller jusqu’à devenir inclassables

  

HongFei Cultures cherche son équilibre dans cette « biodiversité » : 

   

- par son travail éditorial, elle présente des textes d’auteurs venant de la belle tradition littéraire chinoise à l’adresse du grand public qui, sans être sinophile, peut parfaitement recevoir ce que ces albums ont à offrir ;

   

- dans sa proposition, elle veut rendre possible une « transmission créative » entre parents et enfants. Elle n’ignore pas le besoin des parents à « transmettre » un corpus ou une culture et des valeurs à leurs petits, mais elle croit aussi en la capacité des parents à transmettre et partager bien plus que des histoires répétées : par exemple, l’intérêt pour l’inconnu et la joie de la découverte. 

   

la culture chinoise d’aujourd’hui peut faire sens pour le grand public français

  

Une expérience n’est pas une évasion, ni une connaissance livresque. Elle est un moment vécu qui transforme le regard. 

  

Certains livres proposent cette expérience en s’appuyant sur une imagerie chinoise immédiatement « reconnaissable » (peinture traditionnelle, lavis, traits de visage, habit, mobilier, maisonnette, etc.). Mais l’histoire est-elle vraiment chinoise ou ne l’est qu’en apparence ? En effet, il ne suffit pas de prendre une histoire française et de changer le prénom du héro de « Frédéric » en « Chao », pour la faire devenir une histoire chinoise. L’habit ne fait pas le moine.

   

La culture chinoise a mille facettes. Ce qui nous intéresse pour notre travail d’éditeur, ce sont celles que la Chine a singulièrement cultivées par rapport à d’autres civilisations. Par exemple, l’idée d’une humanité qui se conçoit toujours à partir des « êtres en relation » les uns avec les autres, ou encore celle des transformations constantes de notre monde comme source de liberté, de beauté et de joie, et non d’angoisse.

  

Nous avons constaté que, sans habiller ses personnages en robe chinoise, un artiste peut parfaitement exprimer et communiquer des émotions simples, profondes, concrètes et justes aux lecteurs petits et grands en France. Cela implique un travail d’éditeur différent de celui qui crée une compilation savante ou exhaustive pour un lectorat sinophile et adulte. C’est beaucoup de défi mais quand c’est réussi, non seulement les enfants en profitent, mais avec eux leurs parents (et c’est tant mieux pour la « transmission créative » évoquée ci-dessus) et même les Chinois qui, un jour, pourront découvrir cette part de leur héritage culturel sous une nouvelle lumière.

 

 

28/06/2009

Texte d'ailleurs, images d'ici

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À l’invitation de Mme Sophie Cornu, HongFei Cultures a eu le plaisir de participer à l’Université d’été de la littérature pour la jeunesse de l’Institut International Charles Perrault les 24 et 25 juin derniers à l’Hôtel de Mézières à Eaubonne (Val d’Oise). Les deux éditeurs de la maison d’édition ont, dans ce cadre, animé deux ateliers sur les thèmes respectifs de « La lecture autrement » et « Récits de voyages éditoriaux ».

 

Pour « La lecture autrement », nous avons présenté la démarche et l’expérience de HongFei Cultures résumées en quatre mots clefs : « Texte d’ailleurs, images d’ici ». Plus concrètement, il s’est agi pour nous d’inviter les participants à (re)découvrir deux problématiques liées à la littérature jeunesse :

 

le défi de proposer un texte venu d’ailleurs aux jeunes lecteurs

 

La lecture de tout texte, comme pratique, relève d’une discipline qui implique un apprentissage par lequel on acquiert des outils pour apprécier la qualité (ou son absence) d’une œuvre écrite, avec méthode. Ces outils simples à la portée de tout un chacun permettent au lecteur de prendre du plaisir au texte. Il y voit, par exemple, que l’intérêt d’un récit ne se réduit pas à son intrigue, mais tient aussi et surtout au talent de l’auteur à créer des scènes et des personnages singuliers et convaincants, avec son art et son humanité.

 

La lecture d’un texte venu d’une autre culture n’exige pas un apprentissage plus avancé que cela, si l’éditeur réussit à prendre quelques précautions dans la présentation des textes à publier. Premièrement, il veille à ce que l’humour (une forme plaisante de l’esprit) du texte originel sélectionné soit transmissible et effectivement transmise. Si on égare cette humour en cours de route, l’œuvre perd son âme à l’arrivée. Deuxièmement, il veille à ce que le lecteur ne tombe dans le piège des idées reçues. La tentation de voir l’Autre comme intrinsèquement différent (le goût de l’exotisme) ou comme un miroir de soi (le désir d’ignorer ce qui dérange par sa différence) est grande. Nous, comme éditeurs, souhaitons accompagner les lecteurs à aller au-delà de cette tentation et à goûter au plaisir de l’humour d’un auteur étranger, en nous aidant des images créées ici.

 

le rôle à faire jouer aux images créées « ici », dans cette lecture

 

Entre un texte d’auteur chinois et le jeune public français, les éditions HongFei Cultures favorisent la naissance d’images originales créées par des artistes et illustrateurs d’ici pour que chacun puisse voyager avec plus de liberté entre les cultures s’il le souhaite. 

 

L’idée à l’origine de cette démarche est simple : pour un texte sélectionné, nous consultons un ou plusieurs illustrateurs en France dont l’expression et l’humour nous paraissent correspondre à l’esprit et la subtilité de l’œuvre écrite. L’illustrateur devient LE premier lecteur du texte en question, accompagné par l’éditeur avec les considérations particulières évoquées ci-dessus. Une telle « lecture juste » est la condition préalable pour une création authentique, loin des clichés convenus.

 

Le lecteur est alors invité à marcher sur les pas de l’illustrateur d’ici dans la lecture d’un texte d’ailleurs. L’illustrateur devient un éclaireur et un compagnon sur le chemin de la découverte de l’Autre.

 

 

Que l’aventure continue…

 

07/01/2009

Bonne année 2009

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image : représentation d'un boeuf en papier découpé et coloré, acheté avec celle des onze autres animaux du zodiaque chinois lors d'une visite à la Grande Muraille près de Pékin en 2006.

24/12/2008

Lire et faire lire dans la Meuse

conference-LFL.jpgCaroline Hayot de la librairie Larcelet (Saint-Dizier) nous avait contactés en septembre dernier. Trois mois plus tard, grâce à son entremise, mon associé Loïc JACOB et moi avons eu le privilège de partager une journée riche en échanges avec environ vingt-cinq lecteurs bénévoles de l’association Lire et faire lire – Meuse, à Saint-Mihiel près de Bar-le-Duc.

 

Un grand merci à Elodie AIMOND et Loïc RAFFA qui pilotent les rencontres avec l’association. Entre Elodie, soucieuse de notre bien être et qui a su mobiliser tous ces bénévoles, et Loïc qui, apprenant lors du déjeuner que j’avais traduit en chinois Les paradis artificiels de Charles Baudelaire, me parla de l’auteur anglais Thomas de Quincey dont les écrits sont un élément clef de l’ouvrage, l’accueil fut chaleureux. Et c’est sans oublier l’enthousiasme appuyé du président de l’UDAF (Union départementale des associations familiales de la Meuse), Philippe GEURING présent ce jour-là.

 

Nous avons pu présenter les projets réalisés et à venir de HongFei Cultures à un auditoire très attentif et intéressé. Sans faire ici le résumé de cette journée, je me contenterai de souligner la particularité de notre démarche d’éditeurs telle que nous l’avons exposée :

 

nous proposons une expérience de lecture de textes chinois à travers une création française sous forme d’albums illustrés ;

 

cette création française se traduit non seulement par celle d’images, mais aussi par la mise en relation de textes d’auteurs dans des collections clefs et par leur présentation originale en albums ;

 

cette qualité de création est essentielle à une expérience de lecture « inédite » qui soit pertinente et enrichissante aussi bien pour un Chinois que pour un Français.

 

En un mot, les albums de HongFei Cultures sont conçus pour accompagner les jeunes lecteurs en France. Mais tous les lecteurs, y compris les Chinois, n’ont nulle raison de se sentir à l’écart : nous souhaitons que tout le monde puisse y trouver son bonheur.

 

Voilà un sens particulier de l’hospitalité. 

 

image : couverture d’un recueil de vingt quatre histoires écrites par GUO Ju-Jing (13e siècle) illustrées par LI Xia (fin 19e siècle).