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24/03/2013

Pas de fête sans Champagne.

reims cathedrale.jpgJ’ai eu le bonheur d’être parmi les auteurs invités à rencontrer les enfants de la communauté de communes de la région de Mourmelon le 15 mars, et de prolonger le plaisir en les retrouvant sur le salon du livre aux côtés de Charlotte Gastaut, Agnès Domergue, Fabien Fernandez, Nicolas Bianco-Levrin et de nombreux voyageurs carnettistes dont Antonia Neyrins et Claire Dupoizat. Un grand merci à l’équipe organisatrice menée par Sophie.  

Depuis 2008 j’ai fait pas mal de salons comme éditeur ou comme auteur. L’invitation de la Mourmelonnie a une signification toute particulière pour moi. Ici, le salon a lieu une fois tous les deux ans ; c’est donc une occasion rare. Pour cette édition dont le thème est le voyage, j’ai été choisi par l’organisateur grâce à l’album L’Autre bout du monde dont l’histoire est inspirée de mon enfance à Taïwan. Mais avant tout, ce salon me ramène au cœur de la région de Champagne, où j’ai passé ma première année en France. affiche Salon de la Mourmelonnie1.jpg

En fait, ma vie française a commencé ici, à Reims, un beau jour de septembre 1992. 

 

Vingt ans après y avoir vécu, j’y retrouve la cathédrale, le mail majestueux devant la gare, la place royale, les rues semi-piétonnes qui accueillent maintenant les trams élégants, et les placettes paisibles qui jalonnaient mon chemin d’étudiant… C’est ici que j’ai suivi les cours de langue et de civilisation françaises avant d’entrer dans une école d’architecture à Paris.

 

Architecture gothique, édifices classiques, constructions de l’après-guerre… je suis sensible au charme de ce paysage urbain qui raconte l’histoire de la ville, de la région et de la France. Mais ce qui me relie intimement à cet endroit, c’est le souvenir du jeune homme que je fus, qui le parcourait avec innocence. Il y apprenait à s’inventer une nouvelle vie dans un pays inconnu. Comme sur la prémisse d’un château enchanté qu’il s’apprêtait à explorer, il ne pouvait pas imaginer tout ce qui l’attendait devant lui : palais, galerie, grotte, labyrinthe, folie… mais aussi un arrière-goût de nostalgie de sa vie antérieure. Non, il ne pouvait pas savoir tout ça à ce moment-là.

 

Et comme à l’époque il ignorait presque tout de la France, il ne pouvait pas savoir non plus CE QU’IL NE TROUVERAIT PAS ailleurs. Maintenant, il le sait. C’est pour ça que Reims est et restera unique pour moi. Les autres villes sont des escales ; elle, ma ville natale.

 

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à gauche : Il était une fois... contes en haïku, texte d'Agnès Domergue, éd. Thierry Magnier 2013

à droite : Carnet de Reims : Reims vue par 12 artistes (dont Claire Dupoizat), Bibliothèque municipale de Reims, 2011

06/05/2011

Un air de liberté : questions posées à l'auteur de l'Autre Bout du monde

 

kaohsiung.jpg

Quel est selon vous le thème central de ce livre ? 

C.L. Yeh : La liberté, et l’amour qui rend libre.

L'autre bout du monde, c’est l’histoire d’un petit garçon qui rend visite à sa grand-mère aux petits pieds (bandés) vivant sur une île de pêcheurs à Taïwan, il y a quelques décennies.

La grand-mère n’entre en scène qu’à la cinquième planche, mais c’est elle qui m’a inspiré le récit. Comme reflet de son époque, elle a reçu une éducation rudimentaire à la maison lorsqu’elle était jeune fille, pendant que les garçons allaient à l’école. Mais c’est aussi un personnage sensible et capable d’être touché par le « malheur » des autres. Ainsi, par le réconfort et l’amour qu’elle donnait à sa sœur cadette, elle l’a aidée à s’émanciper. Maintenant que son petit fils Langlang va entrer à l’école pour apprendre à lire et à écrire, elle lui offre un cadeau symbolique (avec la complicité de sa sœur cadette devenue voyageuse) : une paire de baskets. 

Diriez-vous que c’est un récit autobiographique ?

Cette histoire m’a permis de partager avec les lecteurs certains sentiments qui me sont chers, ceux qu’on éprouve lorsqu’on partage, donne et aime. Et aussi une aspiration à faire l’expérience du monde et à la liberté. Pour la créer, je me suis inspiré de quelques souvenirs de mon enfance passée au bord de la mer. Est-ce qu’on peut conclure pour autant que c’est un récit autobiographique ?

Ce qui m’importe, c’est de rendre la vie intérieure des personnages – leur aspiration, leur motivation, leurs envies, craintes et espoirs, à travers des situations concrètes et savoureuses. Ici, grand-mère a une vie, sa sœur cadette a la sienne, tout comme le garçon Langlang. A travers quelques instants choisis de la vie des personnages, le livre pourra aider les lecteurs à porter un nouveau regard sur leur propre existence. C’est cette création de sens qui m’intéresse, et non la publication de ma vie romancée.

C’est vrai que ma grand-mère avait les pieds bandés, mais je n’ai jamais reçu d’elle des baskets. Lorsque j’ai raconté l’histoire de L’Autre Bout du monde à ma mère, elle a beaucoup ri, et dit : « Ah, maintenant tu gagnes ta vie en dessinant le zizi du tigre ! » (idiome taïwanais pour dire « fabuler »).

 

image : le port de Kaohsiung, Taïwan.

 

05/05/2011

On aime "L'autre bout du monde"

0413-1-couv.jpgEn librairie depuis quelques semaines, « L’autre bout du monde » s’attire déjà bien des sympathies :

L’avis de Dominique Perrin, sur Li&Je, site de comptes-rendus critiques de littérature de jeunesse : « un joyau des éditions HongFei Cultures »

L’avis d’une libraire (Le Rat Conteur, Concarneau) dès le jour de la sortie du livre : « tout simplement magnifique ! »

L’avis du quotidien L’Est éclair, « Beaucoup de charme pour cette histoire »

L’avis de Choisir un livre : L’autre bout du monde classé  +++ó

L’avis de Morgan, une lectrice-chroniqueuse qui a les albums au cœur et le cœur sur la main : « une magnifique leçon de vie et de générosité entre les générations […] Un très bel album qui donne des ailes aux enfants. » publié sur le site De papier (de soie), d’encre (de Chine) 

Sans oublier la rencontre avec les lecteurs en librairies ou, comme ci-dessous, en salons : l'illustratrice Sophie ROZE en dédicace à Autun (avril 2011) et l'auteur Chun-Liang YEH en dédicace à Chauffry (mai 2011).

Sophie ROZE  Chun-Liang YEH

13/04/2011

L’Océan lointain

yuanyang.jpgL’album L’Autre Bout du monde a vu le jour au printemps 2011. Nous en sommes heureux.

 

A l’origine du projet se trouve Loïc : nous discutions de tas de sujets pendant notre long trajet entre Paris et Mouans-Sartoux à l’automne 2009. Ma grand-mère s’est invitée à notre conversation. Après deux mois de gestation, l’histoire fut écrite en un temps assez court.

 

Loïc a aussi apporté sa pierre précieuse à l’une des touches finales de l’album. Nous travaillions avec l’illustratrice Sophie Roze sur l’image de la couverture. Comment suggérer avec subtilité que l’histoire ne se déroule pas sur la côte de Bretagne mais dans un pays lointain ? Loïc nous rappela alors que tous les bateaux ont un nom… et le bateau de Langlang aura un nom chinois sur la coque.

 

Dans l’une des pages intérieures, le bateau qui transporte Langlang chez sa grand-mère s’appelle 旗津号 Qi Jin Hao, Qi Jin étant le nom de l’île de pêcheurs où il se rend. Sur la couverture, fier dans ses toute nouvelles baskets reçues en cadeau, Langlang prend un bateau qui porte trois mots 遠洋号 Yuan Yang Hao en guise de son nom « L’Océan lointain ».

 

Et n’est-ce pas avec les mots qu’on voyage vraiment loin, plus loin que le bout du monde, dans le cœur des gens ?

 

(post rédigé par Chun-Liang) 

 

Image extraite de l’album L’Autre Bout du monde, illustré par Sophie Roze.