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12/04/2012

Bête à rire et à penser...

La Bête, Pei-Chun Shih, Géraldine AlibeuVeux-tu devenir Bête ? c'est aujourd'hui, dans toutes les bonnes librairies ! Quatre épisodes drôles et pleins de philosophie écrits par Pei-Chun Shih, traduits par Chun-Liang Yeh, et illustrés par Géraldine Alibeu.

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Court extrait de l'épisode n°2, comme une mise en bouche : 

Veux-tu devenir Bête ?

C’est la fin de la journée. La Bête se promène dans la forêt où elle croise un Homme. Cet Homme, qui vient d’on ne sait où, n’a jamais rencontré la Bête. Lorsque la Bête le salue amicalement, il est très surpris.

« Tu sais parler ! » dit l’Homme en pointant son index vers le nez de la Bête. Celle-ci trouve le geste amusant et l’imite aussitôt. Elle pointe une patte vers le nez de l’Homme et dit : « Tu sais parler, toi aussi ! »

La Bête, Pei-Chun Shih, Géraldine Alibeu

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la bête,pei-chun shih,géraldine alibeu,chun-liang yeh,philosophieà découvrir ou redécouvrir, le premier volume des histoires de La Bête, publié en mars 2011 : La Bête et les petits poissons qui se ressemblent beaucoup

 

 

 

05/04/2012

Veux-tu devenir Bête ?

géraldine alibeu, pei-chun shih, La BêteVeux-tu devenir Bête ? de Pei-Chun Shih et illustré par Géraldine Alibeu... en LIBRAIRIE dès le 12 avril 2012 !

Elever un poisson, posséder une fleur, faire un vœu au clair de lune avec ses amis lapin et grenouille… voilà des passe-temps qui occupent drôlement la Bête.

géraldine alibeu, pei-chun shih, la BêteAprès La Bête et les petits poissons qui se ressemblent beaucoup, quatre nouveaux épisodes farfelus de la Bête qui, passant par là et connue de personne, s’attire très vite les questions et s’attache immanquablement les affections.

 

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Pour en savoir plus, cliquez ici.

02/05/2011

En voyage, La Bête rencontre une illustratrice française...

Après Pei-Chun SHIH (l’auteure), c’est au tour de Géraldine ALIBEU (l’illustratrice) de répondre à quelques questions concernant son travail pour le livre La Bête et les petits poissons qui se ressemblent beaucoup.

Géraldine AlibeuRENCONTRE avec Géraldine ALIBEU. 

« Il y a une retenue dans les mots de Pei-Chun Shih qui me plaît beaucoup, qui montre la confiance qu'elle fait à l'illustrateur et aux lecteurs »

 

Pouvez-vous nous raconter votre première lecture des épisodes de « La Bête et les petits poissons qui se ressemblent beaucoup », les impressions et les images qu'elle a fait naître en vous ?

A la première lecture de « la Bête », j'ai d'abord beaucoup ri, et j'ai été tout de suite sous le charme du personnage et de l'écriture. J'ai aimé la nonchalance avec laquelle la Bête aborde tout évènement, toute rencontre. J'avais tout de suite envie de m'identifier à elle, d'adopter son recul par rapport à ce qu'on attend d'elle, son indépendance d'esprit. Elle n'est ni naïve ni antipathique, mais cherche à agir de manière sincère, tour à tour réfléchie et enthousiaste devant l'inconnu. C'est une personnalité complexe, plus riche que ce qu'on nous propose en général dans les textes dits « pour enfants ».

Ce qui m'a séduite immédiatement aussi, c'est l'étrangeté et l'absurde qui planent au travers des aventures. Cela tient, je crois, au fait que la Bête sort de nulle part, n'a pas de but en général; il lui arrive donc plutôt des « non-aventures », qui nous apprennent à la connaître petit à petit.

Il y a une retenue dans les mots de Pei-Chun Shih qui me plaît beaucoup, qui montre la confiance qu'elle fait à l'illustrateur et aux lecteurs, qui tour à tour vont pouvoir s'approprier l'histoire d'autant mieux qu'il reste des choses à imaginer.

Comment votre expérience d’illustratrice et votre démarche artistique singulière vous ont-elles conduite à créer le personnage de la Bête et son environnement ?

Le fait qu'elle soit si peu décrite dans le texte est à la fois intriguant et très malin de la part de l'auteur : j'y ai vu comme une carte blanche à mon imagination. Mais moi aussi, je devais laisser du champ libre aux lecteurs, et ne pas trop « décrire » dans mes illustrations, ne pas ajouter d'éléments superflus qui auraient pu décevoir les lecteurs par rapport au texte. C'est du moins ma vision du travail d'illustration.

géraldine alibeu, la bêteIl fallait pourtant bien trouver comment dessiner la Bête, non seulement son apparence mais ses postures, ses expressions, cela a été le gros du travail. Pour moi, il a été évident que la Bête avait quelque chose de profondément humain qui la sépare du monde animal, et devait se voir au premier coup d'œil. Elle a donc reçu un visage et des mains très rapidement. Puis, la forme de son corps est née petit à petit en dessinant, en constatant dans mes croquis ce que pouvait exprimer telle longueur de pattes ou de torse, telle forme de queue, tel genre d'oreilles ou de sourcils. Les poils discrets qui la recouvrent entièrement, c'est ce qui symbolise pour moi la douceur, l'affection.

La manière dont les enfants (avec qui vous avez déjà travaillé sur l’ouvrage) se sont appropriés l’univers de la Bête vous a-t-elle étonnée ?

Effectivement j'ai travaillé avec un groupe d'enfants en particulier, à qui j'ai demandé d'imaginer la Bête, à partir du texte, sans montrer mes propres recherches. Le fait est que leurs Bêtes m'ont parues plus menaçantes que la mienne ! Avec souvent un côté extra-terrestre... Mais souvent aussi, ils sont partis d'une forme humaine, suivant un peu la même idée que moi donc. La Bête n'est peut-être rien d'autre qu'un humain déguisé ?... (les croquis sont ici).

Ils ont finalement voté pour le meilleur dessin de la Bête et ont choisi une Bête souriante, très velue, au regard malicieux. Et en maillot de bain... Il me semble qu'ils ont compris que malgré ce titre effrayant, « La Bête » est drôle et fantaisiste.

D'autres enfants, qui ont découvert le livre fini, ont comparé la Bête à un écureuil-chat-limace, ils ont raison je crois. Les enfants ont en général une facilité déconcertante à accepter et adopter tout ce qu'on leur propose, à « y croire » sans difficultés. Ils donnent une explication à toute bizarrerie.

Géraldine Alibeu, La BêteUne remarque est revenue plusieurs fois, à propos de la « fille-grenouille » cette fois : on m'a demandé qui était cette dent... J'avoue que je ne m'y attendais pas, j'avais simplement cherché à dessiner une créature indéfinissable, mais ça ajoute encore un côté surréaliste à l'aventure la plus étrange du recueil.

 

géraldine alibeu,pei-chun shih,la bête 

Pour lire l'interview de Pei-Chun SHIH, l'auteure de La Bête et les petits poissons qui se ressemblent beaucoup, rendez-vous ici.

géraldine alibeu,pei-chun shih,la bêteà noter : Aline PAILLER reçoit en interview sur FRANCE CULTURE Chun-Liang YEH, traducteur et éditeur de La Bête, dans son émission Jusqu'à la lune et retour, samedi 14 mai (21h30-22h).

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La Bête, Pei-Chun SHIH, Géraldine ALIBEULa Bête et les petits poissons qui se ressemblent beaucoup de Pei-Chun SHIH et Géraldine ALIBEU, éd. HongFei Cultures, 2011.

Entrez dans l'univers de Géraldine Alibeu en visitant son SITE INTERNET

29/03/2011

La Bête part en voyage...

La Bête et les petits poissons qui se ressemblent beaucoup, élu meilleure lecture jeunesse de l’année 2007 par l’association de la littérature jeunesse de Taïwan, a désormais sa version française.

geraldine alibeu,pei-chun shih,la bête,question,rencontreRENCONTRE avec l’auteure Pei-Chun SHIH. 

« La France est l’un des pays que j’ai le plus envie de visiter. Je n’ai pas imaginé que la Bête m’y aurait devancée ! »

 

Le texte de La Bête et les petits poissons qui se ressemblent beaucoup a été recommandé l’année dernière par l’éditrice Yu-Jin CHEN à la maison d’édition française HongFei Cultures. Cette dernière a invité l’artiste Géraldine ALIBEU à créer des illustrations originales pour la version française, d’une conception totalement différente de celle de Taïwan. L’ouvrage est disponible en librairie en France depuis le 24 mars 2011. J’ai été très émue à l’idée que mon œuvre puisse être traduite dans une langue étrangère et rencontrer des gens d’un autre pays, et j’attendais avec impatience le moment de découvrir la Bête française. J’étais très curieuse : à quoi ressemblerait-elle, née d’un texte traduit ? 

geraldine alibeu,pei-chun shih,la bête,question,rencontreConcernant la physionomie de la Bête, je n’ai pas tellement d’idée. Si quelqu’un vient me demander : « A quoi ressemble-t-elle ? A-t-elle une queue ? A-t-elle une grande gueule ou une petite bouche ? A quel animal ferait-elle penser ? », c’est certain qu’on me poserait là une colle. J’ai choisi d’écrire une histoire autour de la Bête justement parce que le mot « Bête » [shou en chinois] m’ouvre un espace d’imagination illimité. Elle peut être un quadrupède poilu, tel une fauve, comme elle peut avoir une apparence peu avenante tel un monstre ou un fantôme. Elle peut être mignonne comme elle peut être rustre. Il n’y a pas un visage unique à la Bête comme il n’y a pas de réponse unique aux questions soulevées au fil des épisodes dans ce livre.

Au début de cette année, j'ai reçu la version française de l'ouvrage intitulé La Bête et les petits poissons qui se ressemblent beaucoup et j'ai enfin découvert la Bête française. Dans la version taïwanaise, l'illustratrice Meng-Yun WU a créé une bête toute mignonne, avec la queue d'un renard, le visage d'un ours et les pieds d'un cochon. Son expression est candide, sa robe est précieuse. Sa silhouette me rappelle la Bête du château dans l'histoire de « La Belle et la Bête » qui en réalité est un prince ensorcelé. Quant à la Bête française, il est difficile de dire à quoi elle ressemble. Elle est moitié homme moitié animal. Elle a des sourcils épais et des cheveux. Sur la couverture, elle pose son grand visage sur ses deux bras, les deux yeux sont grands ouverts : elle a l'air de réfléchir à quelque chose. J'ai l'impression d'être une terrienne qui rencontre un extra-terrestre et mon premier sentiment est : « Elle est vraiment curieuse, étrange ! » Or, il n'y a pas qu'elle qui est étrange. Même les petits poissons bleus du premier épisode n'ont pas la forme habituelle des poissons. Dans le troisième épisode, la créature observée par la Bëte est-elle une enfant, un poisson ou une grenouille ? Difficile de répondre si l'on se fie uniquement au dessin sans le texte.

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Les choses étranges et inhabituelles suscitent notre curiosité. C’est la raison pour laquelle je me suis laissé séduire doucement par les illustrations de la version française. Je ne sais pas si l’image de la couverture - la Bête pensant le monde avec sérieux – incitera les lecteurs en France à lire le livre, mais pour moi qui connais bien les épisodes, les illustrations m’ont donné envie d’y revenir plusieurs fois, et mon regard s’est attaché à cette Bête grise-beige et a commencé à courir allégrement dans le livre – même si je ne sais pas lire le français.

Les neuf épisodes de la Bête ont été écrits de 2003 à 2004. Leur inspiration me vient de réflexions sur la vie réelle. Par exemple, lorsque tous les poissons, aussi uniques soient-ils, tentent de prouver leur singularité devant la Bête, sont-ils toujours uniques ? Entre une peur visible et une peur imaginaire, laquelle est la plus effrayante ? Entre un vœu qui a une chance d’être exaucé et un vœu qui n’en a aucune, lequel mérite plus qu’on le poursuive ? Lorsqu’une belle fleur apparaît, que fait-on pour s’en emparer ou l’apprivoiser ? La Bête est une projection de moi-même. Parfois, elle réfléchit avec moi. Parfois elle parle pour moi dans des situations devant lesquelles je me sentirais impuissante. Prenons l’exemple de l’épisode « La Bête veut partir en voyage ». Dans la vie réelle, il m’arrive de changer d’avis à force de répondre aux questions des gens. Saisie d’une envie simple, je commence à faire une chose pour le plaisir. Puis, à mesure qu’un objectif, une direction et un but se mettent en place, cette envie du début s’évanouit. Je serais allée dans le Sud, aurais escaladé la montagne et vu la mer, pour me rendre compte que je n’avais pas ma place dans ce paysage. La Bête, elle, peut trouver pour moi un paradis sur terre – l’arbre y serait assez grand, les herbes assez tendres, la brise assez douce et surtout, plus aucune question.  

int-Bete_chapitrevoyage.jpg

Ceci étant dit, toutes ces réflexions ne concernent que moi. Je ne pense pas qu’il faille lire une histoire selon la pensée de l’auteur. Au lieu de se demander ce à quoi l’auteur pouvait bien penser, il vaut peut-être mieux se demander quelle impression on a pour soi après sa propre lecture. J’aime beaucoup lorsqu’un lecteur décèle dans ce texte des thématiques auxquelles je n’ai pas songé. Comme cela est précisé dans ma préface dans la version taïwanaise de La Bête : « Il est possible qu’un petit escargot se cache dans mon histoire. Ou bien encore, des choses toutes petites et toutes légères dont j’ignore moi-même l’existence. » Cette éventualité m’émeut.  


Ainsi, comme auteur, j’espère que dans le cœur des lecteurs naîtra une Bête personnelle. En apportant notre réponse aux questions rencontrées dans l’histoire, nous pouvons nous affranchir des réponses existantes et en proposer d'autres. Si les réponses sont aussi différentes que sont nombreux les petits poissons qui donnent le tournis à la Bête, ce sera très amusant !

(propos de l’auteure recueillis par Yu-Jin CHEN, éditrice.)

 

Nos meilleurs remerciements à Yu-Jin CHEN qui nous a fait connaître la Bête l’été dernier, et qui a réalisé le présent entretien avec l’auteur, publié le 3 mars 2011 sur son blog dédié à la littérature jeunesse à Taïwan

En photo, Pei-Chun SHIH et Chun-Liang YEH, traducteur et éditeur de la version française du texte.

 

La Bête et les petits poissons qui se ressemblent beaucoup

Auteure : Pei-Chun SHIH

Illustratrice : Géraldine ALIBEU