04/12/2013
Interview de HongFei dans la revue Citrouille
En décembre 2013, Citrouille, la revue de l'association des librairies spécialisées jeunesse (ASLJ), consacre son numéro aux éditeurs indépendants.
Fougueuse indépendance. A l'heure de la deuxième édition nationale de l'opération La Voix des indés / Exploration collective de l'édition indépendante [opération visant à mettre en valeur sur internet, en librairie et dans les bibliothèques, 250 nouveautés publiées par des éditeurs indépendants], Citrouille a eu envie de se pencher sur neuf des éditeurs dits "indépendants", pour mieux vous les donner à connaître.
[extrait de l'édito]
Parmi les neufs éditeurs, la revue a choisi de nous donner la parole aux éditions HongFei Cultures. L'occasion pour nous d'évoquer les origines de la maison, les raisons de sa création et du choix de sa ligne éditoriale singulière et originale où interculturalité et altérité tiennent la première place.
Les éditions HongFei Cultures invitent des artistes français à illustrer des textes d'auteurs chinois classiques ou contemporains. Ainsi veulent-elles offrir aux jeunes lecteurs des histoires à aimer, où ils se surprendront à s'émerveiller avec l'Autre qu'ils croyaient pourtant si différent.
[interview réalisée par Daniel Gauttier de la librairie Papageno, Clermont-Ferrand]
Cliquez sur l'image ci-dessous pour télécharger l'interview en pdf
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Dans le cadre de cette interview, la revue nous a proposé de demander à un de nos illustrateurs de faire le portrait de la maison d'édition. C'est vers Géraldine Alibeu et sa fantaisie créatrice que nous nous sommes tournés. Pour notre plus grand plaisir, elle nous a proposé l'image ci-dessous que nous nous sommes empressés d'accepter.
Voici donc le portrait officiel des éditions HongFei à leur 6 ans. L'image est également devenue celle de fond de notre stand pour le salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil 2013 qui vient de s'achever :
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14/11/2013
Des artistes exposés
Expo-vente personnelle, expo-vente collective, expo. d’originaux en bibliothèque… Ces temps-ci offrent nombre d’occasions aux amateurs pour découvrir ou connaître mieux et, quoi qu’il en soit admirer, les créations riches et variées d’artistes dont, par ailleurs, le travail d’illustration est publié chez HongFei Cultures.
Expo personnelles :
Tout d’abord, il est encore possible de Voir la vie autrement pendant quelques jours à Lyon à l’Artclub Gallery (Lyon 2e) et de profiter ainsi des magnifiques portraits de femmes réalisés par l’incroyable Valérie DUMAS. À ces toiles de grands formats, s’ajoutent les planches originales du livre Songes d’une nuit de Chine (HongFei 2012). Le tout est en vente. Un bonheur d’exposition débutée le 23 octobre et à partager encore jusqu’au 20 novembre.
Pour ceux qui ont l’âme au voyage, ne manquez pas les derniers jours de l’exposition de Nicolas Jolivot, 20 ans de Carnets de voyage. 1993-2013 à Clermont-Ferrand, espace Victoire. « L’exposition permet à Nicolas JOLIVOT de faire le point sur vingt ans de voyages et de carnets, depuis ce premier carnet dessiné à la plume et transporté dans son sac à dos pendant un tour de France à pied jusqu’aux grands carnets qui remplissent maintenant ses valises de retour des provinces de Chine. » L’exposition, qui a débutée le 16 octobre, est encore visible pour quelques jours, le temps du Rendez-vous annuel du Carnet de voyage qui s’ouvre aujourd’hui jeudi 14 nov. et fermera ses portes le 17 nov.
À Asnières-sur-Seine, la médiathèque Alexandre Jardin accueille du 5 au 30 novembre une exposition personnelle de WANG Yi (quelques vues de l’expo. sont à voir ICI sur le profil Facebook de Yi). Ceux qui connaissent le catalogue des éditions HongFei Cultures savent tout l’attachement que nous avons pour cette illustratrice au travail sensible de peinture, de papiers découpés et de crayons de couleurs. Pas moins de sept livres publiés ensemble ont forgé un lien très particulier entre l’univers graphique de Yi et notre maison. L’exposition permet ici de découvrir les originaux de trois albums : Yexian et le soulier d’or, Princesse Corbeau et le tout récent La Légende du Serpent blanc. On appréciera également d'autres facettes du travail de création de Yi (papiers découpés, poupées de tissus, etc.).
À Paris, ne manquez pas les Femmes rebelles et d’autres toiles des séries Atlantis et Fleurs noires de l’étonnant Pierre CORNUEL. Pour avoir rencontré en d’autres lieux quelques-unes des toiles exposées, nous pouvons témoigner de l’énergie sourde prêtée à ces corps et visages des femmes admirées. Vernissage de l’exposition aujourd’hui jeudi 14 novembre à partir de 18h30, Galerie Everarts (8 rue d'Argenson Paris 8e - M° Miromesnil).
Enfin, à Saumur, du 15 novembre au 28 décembre, la Loire Valley Galerie de Michèle HEYRAUD consacre un temps fort de son agenda à une Expo des enfants et présente, en expo-vente, une sélection d’œuvres publiées aux éditions HongFei par quatre artistes dont le travail révèle quatre univers : Géraldine ALIBEU (illustrations originales de La Bête T. 1 et 2), Valérie DUMAS (illustrations originales de Le Duc aime le Dragon), Minji LEE-DIEBOLD (illustrations originales de Grand’Tante Tigre) et Clémence POLLET (illustrations originales de L’Auberge des ânes et de La langue des oiseaux). Dans sa galerie, Michèle HEYRAUD invite à considérer les planches créées pour des livres pour enfants comme des œuvres d’art à part entière. Son choix est d’autant plus remarquable que très peu de galeries non « spécialisées » offre ce choix à leur clientèle. Nous sommes heureux que la Loire Valley Galerie est conçue cette exposition spécifiquement autour d’œuvres créées pour illustrer des titres du catalogue de HongFei Cultures.
Ci-dessous, couvertures des livres publiés aux éditions HongFei Cultures par les artistes mentionnés dans cet article
Le site ou le blog des artistes mentionnés ici :
Le SITE de Géraldine Alibeu; deux sites de Pierre CORNUEL, ICI et LA; le SITE de Valérie DUMAS; le BLOG de Nicolas JOLIVOT; le SITE de Minji LEE-DIEBOLD; le SITE de Clémence POLLET; le SITE de WANG Yi.
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10:50 Publié dans agenda, Coup de coeur | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : exposition, valérie dumas, nicolas jolivot, pierre cornuel, wang yi, géraldine alibeu, minji lee-diebold, clémence pollet | Facebook |
24/08/2012
La Bête, Géraldine et Le Pigeonnier… fable taïwanaise !
Connaissez-vous l’histoire de La Bête qui ne devait son corps qu’à l’imaginative tête de Géraldine, laquelle (Géraldine s’entend) lui permit un jour de retrouver, par le biais du Pigeonnier, Taiwan, son pays natal ? Nous l’allons vous la conter en quelques pieds (gauches).
Née d’abord à Taiwan, sous une plume d’auteure, La Bête entreprit voyage en pays éloigné. Arrivée en France, nue de toute image, elle rencontra l’artiste qui lui tint à peu près ce langage : « Et bonjour La Bête ! Te plairait-il que je te vêtisse de poils beiges et doux, qu’à cela j’ajoute une longue queue un peu plate, des jambes un peu courtes, des cornes dessus ta tête, de grands yeux expressifs surmontés de sourcils bien fournis ? Tu aurais des bras aussi, et peut-être quelques doigts ! » La Bête ne resta pas l’air béat très longtemps, n’ayant pas pour cela de visage à montrer. Elle dit oui du fond du cœur, se doutant que Pei-Chun, son auteure, ne verrai là rien à redire. La chose fut faite – et bien faite ! De ses mains expertes, Géraldine fit ce qu’elle dit. Des amis mirent le tout dans deux livres car, se dirent-ils, on voyage bien plus à son aise à plat et à deux. Et c’est ainsi qu’en forme de retour, La Bête se retrouva quelques mois plus tard sur son Île natale, pas loin de son auteure, au Pigeonnier, c’est dire si elle avait de la hauteur !
Pour le dire plus autrement : de passage à Taiwan – quelle chance ! –, Géraldine Alibeu a répondu à l’invitation de la librairie Le Pigeonnier, haut lieu de la francophonie sur cette Île de beauté de l’autre bout du monde. Un public nombreux (une cinquantaine de personnes), et pas forcément francophone, a participé à cette rencontre, le 22 août, pendant laquelle Géraldine a pu parler de son travail d’auteure-illustratrice.
Mais, vous l’aurez compris, avec Géraldine, c’était La Bête qui revenait sur sa terre natale. L’occasion était trop belle pour n’en point profiter. L’objet du rendez-vous fut donc bien la propre rencontre de Géraldine avec les textes de Pei-Chun Shih, auteure taïwanaise, qu’elle a illustrés aux éd. HongFei Cultures : La Bête et les petits poissons qui se ressemblent beaucoup en 2011 et Veux-tu devenir Bête ? en 2012.
Aventureuse, La Bête s’était, à n’en pas douter, glissée dans le sac à dos de la talentueuse illustratrice à qui elle devait sa drôle et tendre – et inclassable ! – physionomie.
Alors bien sûr, la soirée de rencontre au Pigeonnier a pu paraître un rien étonnante à La Bête qui, lorsqu’elle part en voyage finit par ne faire, nous dit-elle quelque-part, « que chanter dans un endroit où il n’y a pas de question. » Car au Pigeonnier, si on aime sans doute les mélodies, lors d’une pareille soirée, on aime surtout les questions… et les réponses !
cliquez sur les photos pour agrandir
Pour Géraldine en tous les cas, tout s’est très bien passé à lire le commentaire déposé par Angélique, la libraire, sur la page facebook du Pigeonnier :
« Géraldine est aimable comme une jeune voisine qu'on connaitrait bien. Elle a partagé sa longue expérience de l'illustration. Chacune des questions de l'assistance a trouvé sa réponse ; la queue pour les dédicaces a été longue mais l’illustratrice a donné satisfaction à tout le monde avec un beau dessin. Géraldine dit n'avoir jamais parlé devant un public aussi important tant il est difficile, en France, pour une librairie indépendante de mobiliser des lecteurs aussi nombreux. Avec l'enthousiasme légendaire des Taïwanais, on y est arrivé ! »
De nôtre côté, chez HongFei Cultures, de là où nous étions, nous avons eu plaisir et fierté à suivre ce voyage d’un soir. Un grand Bravo à Géraldine et à son talent. Un clin d’œil affectueux à Pei-Chun Shih dont les mots tournent ainsi autour du monde, et nos chaleureux remerciements à la librairie Le pigeonnier et son équipe.
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Merci à la librairie Le Pigeonnier pour son aimable autorisation à utiliser ses photos de la rencontre avec Géraldine.
Pour lire La Bête et les petits poissons qui se ressemblent beaucoup (HongFei Cultures, 2011) et Veux-tu devenir Bête ? (HongFei Cultures, 2012), pensez à votre librairie de quartier.
11:24 Publié dans Coup de coeur, HongFei : Rencontres, Librairie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : géraldine alibeu, la bête, librairie le pigeonnier | Facebook |
29/04/2012
Médiathèque Hermeland... un repaire de Bête en Loire-Atlantique !
Du 23 avril au 16 juin 2012, la Médiathèque Hermeland de Saint-Herblain (près de Nantes) consacre une très belle exposition à une centaine d'oeuvres de Géraldine Alibeu. Expo Géante, scénographie de qualité... tout est réuni pour une découverte de très belle qualité de l'univers singulier et talentueux de Géraldine.
Parmi les oeuvres exposées, La Bête, étrange, fascinante et pour laquelle on se prend immanquablement d'affection, imaginée par Géraldine pour illustrer les deux titres de Pei-Chun Shih parus aux éd. HongFei Cultures (voir plus bas).
A découvrir également, parmi beaucoup d'autres créations, les originaux du dernier album-CD de Géraldine Alibeu, Les morceaux d'amour (éd. Autrement, 2012) et les dessins cousus de l'album Le bon moment (éd. La joie e lire, 2011).
Une rencontre est prévue avec l'artiste jeudi 24 mai, à 20h.
Médiathèque Hermeland, Rue François Rabelais - 44817 Saint-Herblain - rens. 02.28.25.25.25
Pour un aperçu plus complet de l'exposition, rendez-vous sur le BLOG de l'artiste.
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à découvrir, aux éd. HongFei Cultures, La Bête et les petits poissons qui se ressemblent beaucoup (mars 2011) et Veux-tu devenir Bête ? (mars 2012) deux livres de quatre histoires chacun, pleins de drôlerie et de philosophie, illustrés par Géraldine Alibeu.
11:29 Publié dans Coup de coeur | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : géraldine alibeu, hermeland, la bête, exposition | Facebook |
12/04/2012
Bête à rire et à penser...
Veux-tu devenir Bête ? c'est aujourd'hui, dans toutes les bonnes librairies ! Quatre épisodes drôles et pleins de philosophie écrits par Pei-Chun Shih, traduits par Chun-Liang Yeh, et illustrés par Géraldine Alibeu.
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Court extrait de l'épisode n°2, comme une mise en bouche :
Veux-tu devenir Bête ?
C’est la fin de la journée. La Bête se promène dans la forêt où elle croise un Homme. Cet Homme, qui vient d’on ne sait où, n’a jamais rencontré la Bête. Lorsque la Bête le salue amicalement, il est très surpris.
« Tu sais parler ! » dit l’Homme en pointant son index vers le nez de la Bête. Celle-ci trouve le geste amusant et l’imite aussitôt. Elle pointe une patte vers le nez de l’Homme et dit : « Tu sais parler, toi aussi ! »
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à découvrir ou redécouvrir, le premier volume des histoires de La Bête, publié en mars 2011 : La Bête et les petits poissons qui se ressemblent beaucoup.
09:24 Publié dans HongFei : Actualités | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : la bête, pei-chun shih, géraldine alibeu, chun-liang yeh, philosophie | Facebook |
29/03/2012
Agenda musical
Découvrez en musique où rencontrer les auteurs et illustrateurs publiés aux éd. HongFei Cultures du 29 mars au 1er avril :
Géraldine Alibeu, Thierry Dedieu, Valérie Dumas, Pauline Kalioujny, Samuel Ribeyron, Chun-Liang Yeh.
De belles journées à tous !
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06/03/2012
As-tu vu La Bête ?
Telle est la question d'actualité à Bologne.... où Géraldine Alibeu - et ce personnage au physique à nul autre pareil - fait partie des illustrateurs sélectionnés.
Bologne 2012, 19-22 mars... À le bel horizon !
Au fait, savez-vous qu'en France, c'est un autre bruit qui court... un deuxième recueil de quatre histoires dans lequel La Bête pointerait le bout de son nez !
Faut-il y croire ? Ici, un début de réponse... et de drôles de choses !
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12:09 Publié dans Coup de coeur | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : géraldine alibeu, la bête, bologne | Facebook |
20/01/2012
Made in Asia - Zoom sur les éd. HongFei Cultures
À Toulouse, depuis 2008, Made In Asia, festival unique en France, a pour ambition de faire mieux comprendre la réalité de l’Asie contemporaine, ses évolutions et ses tendances.
Du 25 janvier au 10 février 2012, à l’occasion du centenaire de la République de Chine (Taiwan), Made in Asia met à l’honneur l’île de Taïwan. Taïwan vaut mieux que le cliché de « dragon asiatique » et connaît une scène artistique au style unique. Gardiens de la culture chinoise ancestrale et avides de nouvelles technologies, les artistes taïwanais excellent à la croisée de l’Est et de l’Ouest, du passé et du présent.
Zoom sur les éd. HongFei Cultures :
Dans ce cadre, le festival invite les éd. HongFei Cultures et met en lumière une collection, un titre, un auteur et trois illustratrices.
À découvrir la collection Belle Ile Formosa (7 titres actuellement, un 8e à paraître en mai 2012), qui présente des textes d’auteurs contemporains de Taiwan illustrés d’images originales créées en France ; rendez-vous au village asiatique, place du Capitole, sam. 27 et dim. 28 janv.
À lire La Bête et les petits poissons qui se ressemblent beaucoup, texte de Pei-Chun Shih, illustré par Géraldine Alibeu ; rendez-vous au village asiatique, place du Capitole, sam. 27 et dim. 28 janv.
À rencontrer, l’auteur Chun-Liang Yeh, en atelier d’écriture, sam. 27 janv. de 10h à 13h et l’illustratrice Géraldine Alibeu, en atelier d’illustration, sam. 27 janv. de 14h à 17h, à la bibliothèque Serveyrolles.
À visiter, « Tigre et Dragon », exposition des planches originales des deux livres Face au Tigre (Pauline Kalioujny) et Le Duc aime le Dragon (Valérie Dumas), du 24 janv. au 25 fév., à la bibliothèque Serveyrolles.
Rendez-vous à Toulouse, place du Capitole pour le Village asiatique les 28 et 29 janv. et à la bibliothèque Serveyrolles, 10 rue Charles Garnier 05.61.20.35.94
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06/01/2012
Meilleurs voeux pour 2012
Les éditions HongFei Cultures vous souhaitent une belle et heureuse année 2012, pleine de livres et de ciels étoilés.
d'après une illus. de Géraldine Alibeu, extraite de Veux-tu devenir Bête ? à paraître en mai 2012
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02/05/2011
En voyage, La Bête rencontre une illustratrice française...
Après Pei-Chun SHIH (l’auteure), c’est au tour de Géraldine ALIBEU (l’illustratrice) de répondre à quelques questions concernant son travail pour le livre La Bête et les petits poissons qui se ressemblent beaucoup.
RENCONTRE avec Géraldine ALIBEU.
« Il y a une retenue dans les mots de Pei-Chun Shih qui me plaît beaucoup, qui montre la confiance qu'elle fait à l'illustrateur et aux lecteurs »
Pouvez-vous nous raconter votre première lecture des épisodes de « La Bête et les petits poissons qui se ressemblent beaucoup », les impressions et les images qu'elle a fait naître en vous ?
A la première lecture de « la Bête », j'ai d'abord beaucoup ri, et j'ai été tout de suite sous le charme du personnage et de l'écriture. J'ai aimé la nonchalance avec laquelle la Bête aborde tout évènement, toute rencontre. J'avais tout de suite envie de m'identifier à elle, d'adopter son recul par rapport à ce qu'on attend d'elle, son indépendance d'esprit. Elle n'est ni naïve ni antipathique, mais cherche à agir de manière sincère, tour à tour réfléchie et enthousiaste devant l'inconnu. C'est une personnalité complexe, plus riche que ce qu'on nous propose en général dans les textes dits « pour enfants ».
Ce qui m'a séduite immédiatement aussi, c'est l'étrangeté et l'absurde qui planent au travers des aventures. Cela tient, je crois, au fait que la Bête sort de nulle part, n'a pas de but en général; il lui arrive donc plutôt des « non-aventures », qui nous apprennent à la connaître petit à petit.
Il y a une retenue dans les mots de Pei-Chun Shih qui me plaît beaucoup, qui montre la confiance qu'elle fait à l'illustrateur et aux lecteurs, qui tour à tour vont pouvoir s'approprier l'histoire d'autant mieux qu'il reste des choses à imaginer.
Comment votre expérience d’illustratrice et votre démarche artistique singulière vous ont-elles conduite à créer le personnage de la Bête et son environnement ?
Le fait qu'elle soit si peu décrite dans le texte est à la fois intriguant et très malin de la part de l'auteur : j'y ai vu comme une carte blanche à mon imagination. Mais moi aussi, je devais laisser du champ libre aux lecteurs, et ne pas trop « décrire » dans mes illustrations, ne pas ajouter d'éléments superflus qui auraient pu décevoir les lecteurs par rapport au texte. C'est du moins ma vision du travail d'illustration.
Il fallait pourtant bien trouver comment dessiner la Bête, non seulement son apparence mais ses postures, ses expressions, cela a été le gros du travail. Pour moi, il a été évident que la Bête avait quelque chose de profondément humain qui la sépare du monde animal, et devait se voir au premier coup d'œil. Elle a donc reçu un visage et des mains très rapidement. Puis, la forme de son corps est née petit à petit en dessinant, en constatant dans mes croquis ce que pouvait exprimer telle longueur de pattes ou de torse, telle forme de queue, tel genre d'oreilles ou de sourcils. Les poils discrets qui la recouvrent entièrement, c'est ce qui symbolise pour moi la douceur, l'affection.
La manière dont les enfants (avec qui vous avez déjà travaillé sur l’ouvrage) se sont appropriés l’univers de la Bête vous a-t-elle étonnée ?
Effectivement j'ai travaillé avec un groupe d'enfants en particulier, à qui j'ai demandé d'imaginer la Bête, à partir du texte, sans montrer mes propres recherches. Le fait est que leurs Bêtes m'ont parues plus menaçantes que la mienne ! Avec souvent un côté extra-terrestre... Mais souvent aussi, ils sont partis d'une forme humaine, suivant un peu la même idée que moi donc. La Bête n'est peut-être rien d'autre qu'un humain déguisé ?... (les croquis sont ici).
Ils ont finalement voté pour le meilleur dessin de la Bête et ont choisi une Bête souriante, très velue, au regard malicieux. Et en maillot de bain... Il me semble qu'ils ont compris que malgré ce titre effrayant, « La Bête » est drôle et fantaisiste.
D'autres enfants, qui ont découvert le livre fini, ont comparé la Bête à un écureuil-chat-limace, ils ont raison je crois. Les enfants ont en général une facilité déconcertante à accepter et adopter tout ce qu'on leur propose, à « y croire » sans difficultés. Ils donnent une explication à toute bizarrerie.
Une remarque est revenue plusieurs fois, à propos de la « fille-grenouille » cette fois : on m'a demandé qui était cette dent... J'avoue que je ne m'y attendais pas, j'avais simplement cherché à dessiner une créature indéfinissable, mais ça ajoute encore un côté surréaliste à l'aventure la plus étrange du recueil.
Pour lire l'interview de Pei-Chun SHIH, l'auteure de La Bête et les petits poissons qui se ressemblent beaucoup, rendez-vous ici.
à noter : Aline PAILLER reçoit en interview sur FRANCE CULTURE Chun-Liang YEH, traducteur et éditeur de La Bête, dans son émission Jusqu'à la lune et retour, samedi 14 mai (21h30-22h).
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La Bête et les petits poissons qui se ressemblent beaucoup de Pei-Chun SHIH et Géraldine ALIBEU, éd. HongFei Cultures, 2011.
Entrez dans l'univers de Géraldine Alibeu en visitant son SITE INTERNET
09:30 Publié dans HongFei : Rencontres | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : géraldine alibeu, pei-chun shih, la bête | Facebook |
29/03/2011
La Bête part en voyage...
La Bête et les petits poissons qui se ressemblent beaucoup, élu meilleure lecture jeunesse de l’année 2007 par l’association de la littérature jeunesse de Taïwan, a désormais sa version française.
RENCONTRE avec l’auteure Pei-Chun SHIH.
« La France est l’un des pays que j’ai le plus envie de visiter. Je n’ai pas imaginé que la Bête m’y aurait devancée ! »
Le texte de La Bête et les petits poissons qui se ressemblent beaucoup a été recommandé l’année dernière par l’éditrice Yu-Jin CHEN à la maison d’édition française HongFei Cultures. Cette dernière a invité l’artiste Géraldine ALIBEU à créer des illustrations originales pour la version française, d’une conception totalement différente de celle de Taïwan. L’ouvrage est disponible en librairie en France depuis le 24 mars 2011. J’ai été très émue à l’idée que mon œuvre puisse être traduite dans une langue étrangère et rencontrer des gens d’un autre pays, et j’attendais avec impatience le moment de découvrir la Bête française. J’étais très curieuse : à quoi ressemblerait-elle, née d’un texte traduit ?
Concernant la physionomie de la Bête, je n’ai pas tellement d’idée. Si quelqu’un vient me demander : « A quoi ressemble-t-elle ? A-t-elle une queue ? A-t-elle une grande gueule ou une petite bouche ? A quel animal ferait-elle penser ? », c’est certain qu’on me poserait là une colle. J’ai choisi d’écrire une histoire autour de la Bête justement parce que le mot « Bête » [shou 獸en chinois] m’ouvre un espace d’imagination illimité. Elle peut être un quadrupède poilu, tel une fauve, comme elle peut avoir une apparence peu avenante tel un monstre ou un fantôme. Elle peut être mignonne comme elle peut être rustre. Il n’y a pas un visage unique à la Bête comme il n’y a pas de réponse unique aux questions soulevées au fil des épisodes dans ce livre.
Au début de cette année, j'ai reçu la version française de l'ouvrage intitulé La Bête et les petits poissons qui se ressemblent beaucoup et j'ai enfin découvert la Bête française. Dans la version taïwanaise, l'illustratrice Meng-Yun WU a créé une bête toute mignonne, avec la queue d'un renard, le visage d'un ours et les pieds d'un cochon. Son expression est candide, sa robe est précieuse. Sa silhouette me rappelle la Bête du château dans l'histoire de « La Belle et la Bête » qui en réalité est un prince ensorcelé. Quant à la Bête française, il est difficile de dire à quoi elle ressemble. Elle est moitié homme moitié animal. Elle a des sourcils épais et des cheveux. Sur la couverture, elle pose son grand visage sur ses deux bras, les deux yeux sont grands ouverts : elle a l'air de réfléchir à quelque chose. J'ai l'impression d'être une terrienne qui rencontre un extra-terrestre et mon premier sentiment est : « Elle est vraiment curieuse, étrange ! » Or, il n'y a pas qu'elle qui est étrange. Même les petits poissons bleus du premier épisode n'ont pas la forme habituelle des poissons. Dans le troisième épisode, la créature observée par la Bëte est-elle une enfant, un poisson ou une grenouille ? Difficile de répondre si l'on se fie uniquement au dessin sans le texte.
Les choses étranges et inhabituelles suscitent notre curiosité. C’est la raison pour laquelle je me suis laissé séduire doucement par les illustrations de la version française. Je ne sais pas si l’image de la couverture - la Bête pensant le monde avec sérieux – incitera les lecteurs en France à lire le livre, mais pour moi qui connais bien les épisodes, les illustrations m’ont donné envie d’y revenir plusieurs fois, et mon regard s’est attaché à cette Bête grise-beige et a commencé à courir allégrement dans le livre – même si je ne sais pas lire le français.
Les neuf épisodes de la Bête ont été écrits de 2003 à 2004. Leur inspiration me vient de réflexions sur la vie réelle. Par exemple, lorsque tous les poissons, aussi uniques soient-ils, tentent de prouver leur singularité devant la Bête, sont-ils toujours uniques ? Entre une peur visible et une peur imaginaire, laquelle est la plus effrayante ? Entre un vœu qui a une chance d’être exaucé et un vœu qui n’en a aucune, lequel mérite plus qu’on le poursuive ? Lorsqu’une belle fleur apparaît, que fait-on pour s’en emparer ou l’apprivoiser ? La Bête est une projection de moi-même. Parfois, elle réfléchit avec moi. Parfois elle parle pour moi dans des situations devant lesquelles je me sentirais impuissante. Prenons l’exemple de l’épisode « La Bête veut partir en voyage ». Dans la vie réelle, il m’arrive de changer d’avis à force de répondre aux questions des gens. Saisie d’une envie simple, je commence à faire une chose pour le plaisir. Puis, à mesure qu’un objectif, une direction et un but se mettent en place, cette envie du début s’évanouit. Je serais allée dans le Sud, aurais escaladé la montagne et vu la mer, pour me rendre compte que je n’avais pas ma place dans ce paysage. La Bête, elle, peut trouver pour moi un paradis sur terre – l’arbre y serait assez grand, les herbes assez tendres, la brise assez douce et surtout, plus aucune question.
Ceci étant dit, toutes ces réflexions ne concernent que moi. Je ne pense pas qu’il faille lire une histoire selon la pensée de l’auteur. Au lieu de se demander ce à quoi l’auteur pouvait bien penser, il vaut peut-être mieux se demander quelle impression on a pour soi après sa propre lecture. J’aime beaucoup lorsqu’un lecteur décèle dans ce texte des thématiques auxquelles je n’ai pas songé. Comme cela est précisé dans ma préface dans la version taïwanaise de La Bête : « Il est possible qu’un petit escargot se cache dans mon histoire. Ou bien encore, des choses toutes petites et toutes légères dont j’ignore moi-même l’existence. » Cette éventualité m’émeut.
Ainsi, comme auteur, j’espère que dans le cœur des lecteurs naîtra une Bête personnelle. En apportant notre réponse aux questions rencontrées dans l’histoire, nous pouvons nous affranchir des réponses existantes et en proposer d'autres. Si les réponses sont aussi différentes que sont nombreux les petits poissons qui donnent le tournis à la Bête, ce sera très amusant !
(propos de l’auteure recueillis par Yu-Jin CHEN, éditrice.)
Nos meilleurs remerciements à Yu-Jin CHEN qui nous a fait connaître la Bête l’été dernier, et qui a réalisé le présent entretien avec l’auteur, publié le 3 mars 2011 sur son blog dédié à la littérature jeunesse à Taïwan
En photo, Pei-Chun SHIH et Chun-Liang YEH, traducteur et éditeur de la version française du texte.
La Bête et les petits poissons qui se ressemblent beaucoup
Auteure : Pei-Chun SHIH
Illustratrice : Géraldine ALIBEU
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27/02/2011
Créations originales et la tradition
Dans les salons, nombre de lecteurs me posent la question : « Est-ce que vous transcrivez en français des histoires chinoises qui ont déjà existé, ou bien est-ce que vous les avez inventées ? »
Cette question intéressante nous permet d’expliquer plusieurs aspects essentiels de mon activité d’auteur en lien avec une proposition éditoriale « interculturelle ».
Elle est très présente lorsqu’un lecteur français rencontre un auteur chinois. A contrario, elle n’est pas posée lorsqu’il rencontre un auteur français. En effet, nous n’avons pas besoin de la poser à un auteur français car nous connaissons (ou, disons, rien ne nous empêche de connaître) toutes les œuvres qui ont pu être produites en langue française. Nous en connaissons le contenu comme le style. A partir de là, nous pouvons apprécier par nous-mêmes, sans interroger l’auteur, la part de la tradition littéraire qui nourrit sa création singulière et la part de sa propre invention.
Face à un auteur chinois, un lecteur non spécialiste de la littérature chinoise n’est pas préparé pour réaliser cette appréciation. Il n’a pas eu accès à l’immense héritage culturel et littéraire chinois, et n’est pas en mesure d’identifier la singularité de l’auteur par rapport à la tradition qui l’a inspiré.
Malgré cela, le lecteur qui connaît la nature de toute activité d’écriture peut faire la supposition suivante sans risque de se tromper : il y a et la création et la tradition dans les textes publiés par HongFei Cultures. D’un côté, il est impossible pour quiconque veut toucher un public par ses écrits de ne faire que répéter ce qu’il a entendu ailleurs. Même une simple traduction implique beaucoup d’inventivité de la part du traducteur. De l’autre côté, il est tout aussi peu crédible de prétendre avoir tout inventé. Il faut avoir entendu et prononcé des mots d’amour dans la vie pour en imaginer pour ses histoires.
* image extraite de La Bête et les petits poissons qui se ressemblent beaucoup par Pei-Chun Shih, avec des illustrations originales de Géraldine Alibeu. Le texte a été distingué par le prix « Meilleure lecture de l’année 2007 » de l’association de littérature jeunesse de Taïwan.
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30/01/2011
Un auteur chinois s’exprime-t-il comme un auteur français ?
Dans un souci constant de simplicité sans être simpliste, nous suggérons qu’on aborde la question des « caractéristiques » des textes littéraires chinois par deux problématiques : la récurrence dans le vocabulaire utilisé, et le rythme de la narration.
La récurrence : des auteurs chinois, dont quelques uns des plus grands poètes de l’histoire littéraire du pays comme LI Bo 李白et LI Shangyin 李商隱, sont extrêmement habiles à l’emploi répété de mots dans certaines de leurs compositions. Un lecteur français, peu familier avec cet art de la récurrence et habitué à manier des synonymes, peut s’étonner de la « pauvreté » du vocabulaire de ces poèmes considérés comme la fine fleur de la littérature chinoise. Or, pour un lecteur chinois, c’est une source importante du plaisir et une évidence du talent de l’artiste. En effet, l’apparition d’un même mot à deux endroits différents de la composition, parfois avec une petite variation, n’est pas une simple répétition mais une « récurrence », car le contexte a évolué entre la première apparition et la deuxième. La transformation n’est pas marquée par le changement du mot qui désigne la chose, mais par un changement du contexte dans laquelle elle est située.
Le rythme : lorsqu’un auteur chinois mène sa narration sur un rythme inhabituel pour une oreille française, il peut s’agir d’une expression propre à l’auteur comme individu, comme il peut s’agir d’une expression beaucoup plus partagée par les auteurs de langue chinoise. Sur ce dernier point, nous avons eu récemment un échange très intéressant avec notre relectrice Sophie Harinck sur un texte à paraître au printemps*. En fait, en relisant notre traduction française, Sophie nous a fait remarquer qu’à tel endroit il devrait y avoir un changement de paragraphes, et qu’à tel autre endroit le changement de paragraphes serait à supprimer. Pourtant, nous n’avions fait aucun remaniement entre le texte d’origine en chinois et sa traduction française. Cet exemple nous paraît très éloquent sur la manière dont un rythme différent interpellerait le lecteur : là où le lecteur français s’attend à un arrêt, l’auteur chinois avance ; et là où le lecteur français s’attend à une continuité, l’auteur chinois marque une ponctuation.
Il est entendu que ces deux problématiques, aucunement exhaustives, sont citées à titre de démonstration et par rapport à l’habitude de lecteurs francophones. En publiant des textes d’auteurs chinois, nous sommes constamment confrontés à ces problématiques ; il s’agit toujours de veiller au respect de la création de l’auteur comme de la réception de lecteurs, dans notre proposition consciencieuse d’éditeur.
* La Bête et les petits poissons qui se ressemblent beaucoup par Pei-Chun Shih, avec des illustrations originales de Géraldine Alibeu (cf. l'image, à paraître le 24 mars 2011). Le texte a été distingué par le prix « Meilleure lecture de l’année 2007 » de l’Association de littérature jeunesse de Taïwan.
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