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06/11/2008

Réflexions d’un voyageur en Angleterre

poundbury3.jpeg

Récemment, la lecture d’un article de journal m’a donné envie de partager certaines réflexions, qui peuvent intéresser tout lecteur attentif et pas uniquement les spécialistes de l’urbanisme.

 

Il s’agit de l’article intitulé « Le prince Charles veut exporter son modèle d'urbanisme "à l'ancienne" » paru dans Le Monde du 26 octobre 2008. Un séjour de deux ans à Oxford m’a rendu sensible aux reportages sur l’Angleterre, d’autant plus qu’en France où je vis, les gens n’affichent pas l’amour qu’ils portent pour leurs voisins d’Outre-Manche.

 

Ce qui arrive souvent à une chose mal connue, c’est qu’elle soit adorée ou détestée pour de mauvaises raisons. C’est visiblement le cas du mouvement de renaissance urbaine animé par le Prince Charles, incarné dans la réalisation de Poundbury dans un coin paisible au sud-ouest du pays. En terme de morphologie urbaine, Poundbury n’est pas une ville proprement dite mais ressemble plutôt à un nouveau quartier d’une ville existante (Dorchester).

 

D’aucuns critiquent cet urbanisme de façade et dénoncent la « nostalgie » déconnectée de notre époque. D’autres admirent l’ambiance du « village urbain » presque magique de ce lieu : oui, c’est du faux-semblant mais c’est tellement bien fait ! Et pour un esprit pragmatique qui prévaut en Angleterre, l’effet supposé bénéfique du projet sur les relations sociales peut tout justifier. 

 

J’ai eu l’occasion de passer quelques moments à Poundbury en 2004, un carnet de croquis à la main. A tant me voir dessiner, une habitante s’est mise à bavarder avec moi, s’excusant de ne pas avoir le temps de m'offrir un afternoon tea. Un endroit charmant qui inspire l’hospitalité, non ?

 

Quatre ans après, je vous livre le souvenir que cette visite m’a laissé : là-bas, tout est impeccablement dessiné, mais rien n’est « mesuré ». Je le dis avec un peu de regret.

 

Je me perds à Poundbury qui n’est pourtant pas très étendu. Des bâtiments plus ou moins grands, installés à différents endroits de la « ville », sont censés jouer le rôle de repères, et aider les gens à s’y orienter, se l’approprier. Toutefois, quand ces grands bâtiments sortent de son champ de vision, un flâneur ne sait plus s’il est proche ou loin du centre.

 

A l’opposé, dans une ville anglaise moins « artificiellement constituée », le flâneur le sait d’instinct : quand on est loin d’une high street (grande rue), les maisons sont plus espacées. Quand les maisons se resserrent, c’est qu’on se rapproche d’un centre. Voilà la « mesure » vivante résultant d’un jeu collectif de l’économie urbaine, une mesure non dessinée qui faisait défaut à Poundbury.

 

L’urbanisme de Poundbury constitue-t-il un modèle à généraliser et exporter ? Toujours est-il que le cadre très agréable de Poundbury a créé un effet non voulu : parmi ses habitants on compte plusieurs personnalités prestigieuses proches de la Cour royale. Le prix d’immobilier y est devenu inabordable pour le commun des mortels.

 

Moralité : derrière un article de journal, il peut y avoir toute une histoire à découvrir et à raconter (comme derrière chaque album de HongFei Cultures).

 

 

Source de l’image : Erling Okkenhaug

Pour plus d’images : cliquer ici 

 

 

04/11/2008

HongFei Cultures à Aubagne, la 15e éd. des Journées du Livre de Jeunesse

agenda.jpgdu jeudi 13 novembre 2008

au dimanche 16 novembre 2008

à Aubagne – Centre de congrès Agora – avenue des Paluds | rens. au 04 42 18 08 08

Les « Journées du Livre Jeunesse d’Aubagne » invitent à découvrir les éditions HongFei Cultures sur leur stand mais aussi à l’occasion d’un forum le samedi 15 ou le dimanche 16 novembre.

Vendredi 14, samedi 15 et dimanche 16, retrouvez Chun-Liang YEH pour une rencontre-dédicace autour de l’album « Pi, Po, Pierrot » dont il a écrit le texte (HongFei Cultures, sept. 2008).

Samedi 15 novembre, retrouvez Delphine BODET pour une journée de rencontre-dédicace autour de l’album « Mémé Xiao goûte à la vie » qu’elle a illustré (HongFei Cultures, avril 2008).

Nous vous accueillerons avec plaisir pendant ces quatre jours.

 

« Les Journées du Livre de Jeunesse d’Aubagne sont une invitation à rencontrer le talent des auteurs et des illustrateurs, le travail audacieux des éditeurs, des plus connus aux nouveaux venus, et leurs livres. Un rendez-vous haut en couleurs pour ouvrir toutes les portes qui mènent vers la liberté ! »

 

Consulter le programme des Journées du Livre Jeunesse ici

Télécharger le programme détaillé (format .pdf) ici

Le blog du salon ici

Les informations pratiques ici

25/10/2008

Question : Selon vous, qu'est-ce qui fait un bon éditeur ?

medias.jpgRéponse de HongFei Cultures : Un bon éditeur est celui qui fait tout pour qu’un auteur/illustrateur et un lecteur se rencontrent, pour leur enrichissement mutuel.

Un bon éditeur est difficile à satisfaire : par exemple, concernant l’auteur/artiste, il ne se satisfait pas du " bon ". Il exige que celui-ci se surpasse.

Un bon éditeur a la conscience que l’invention géniale du papier et de l’imprimerie doit être au service d’une création digne d’être imprimée et diffusée.

Un bon éditeur se réjouit du bonheur du lecteur qui ignore souvent son existence ou la nature exacte de son activité, car son effort passe (et doit passer) inaperçu.

»  extrait de l'interview "Carte blanche à HongFei Cultures", publiée sur le blog La Luciole Masquée le 25.10.2008

logo-Ezra[1].jpg«  cliquer sur l'image pour en savoir plus sur le blog La Luciole Masquée

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13/10/2008

Entretien improvisé avec Cécile BLANCHE

medias.jpgC'était la première journée du Festival de Mouans-Sartoux (près de Cannes). Le brouhaha sympathique des écoliers résonnait dans ma tête, lorsqu'une dame souriante s'est approchée de notre stand. Elle est journaliste, s'appelle Cécile BLANCHE et a connu notre maison d'édition grâce à une association des Français expatriés à Taiwan (merci à Loïc d'avoir propagé la bonne parole jusqu'à l'île lointaine). Le midi du jour même, Cécile et moi sommes installés dans la salle d'attente de la gare SNCF, un coin paisible juste en face de la tente «jeunesse» du salon pleine d'agitation.

Une interview "sans préavis" et sans répétition : c'est tentant comme partir à l'aventure... Cécile me demande de parler de mon "ancienne"  vie, celle d'un Taiwanais. 

Au fil des questions et des réponses, nous évoquons mon départ de l'île, la culture que j'ai emportée avec moi, et enfin la transmission, par mes parents et dans une pratique quotidienne, d'une sagesse de vie qui nourrit mon existence française : je suis bien obligé de trouver des mots simples pour expliciter des expériences variées et peu familières en France, pourtant en étroite relation avec mon métier d'aujourd'hui : l'édition.

 

Merci Cécile pour ce voyage extraordinaire au coeur du salon.

   EL_CB_mouanssartoux.jpg

»  cliquer ici pour écouter l'interview, diffusé sur www.agorafm.fr et http://blanche-fleche.com

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20/09/2008

« 100 mots pour comprendre les Chinois », de Cyrille J.-D. JAVARY

EL_CB_100motsJavary.gifMa rencontre avec Monsieur JAVARY a quelque chose d’un « coup de foudre ». C’était à la Maison de thé de Mademoiselle LI, au Jardin d’Acclimatation de Paris en mai 2008, lors d’une conférence qu’il donnait sur la civilisation chinoise et le rapport à la modernité de cette vieille nation.

 

J'étais le seul Asiatique de l’audience ; probablement le plus exalté aussi du fait de ma qualité chinoise. Cela n’était pas une surprise pour le conférencier expérimenté : beaucoup de Chinois avant moi l’ont déjà félicité, et il y en aura beaucoup qui le feront après.

 

Paradoxalement, c’est un Chinois qui peut le mieux reconnaître la valeur de l’œuvre et de la pensée de Monsieur JAVARY, alors que son écrit est d’abord lu par un public français désireux de connaître la Chine. Pour être plus précis, c’est en tant que Chinois vivant en Occident que je me sens particulièrement concerné par les problématiques développées et éclairées par lui : il me parle des « impensés » culturels comme peu de gens l'ont fait jusqu'ici – tout au moins pas avec une telle intensité intellectuelle et simplicité de langage. 

 

Sa connaissance intime de la Chine lui permet de traiter une palette étendue de sujets autour de ce pays : cosmologie, philosophie, sociologie, et quand il en parle, son propos est précis et argumenté, sans approximation. Le livre « 100 mots pour comprendre les Chinois » ne fait pas exception. Cet ouvrage, qui n’est pas un manuel pour apprendre la langue chinoise, pas plus qu'un dictionnaire, peut être lu aussi bien par les lecteurs sans la moindre connaissance de cette langue, que par ceux qui ont le chinois comme langue maternelle. Par son approche « anthropologique », ce livre nous rappelle une vérité simple : l’apprentissage des mots donne la clef non seulement de la maîtrise d’une langue, mais aussi de la compréhension d’une vision du monde, et ouvre la possibilité de « converser » fraternellement avec les gens qui parlent cette langue. Quelle serait la finalité de la connaissance d’une langue, si ce n’était pas celle-là ?

13/09/2008

Fête de la mi-automne

EL_Chang-E.jpgDepuis la dynastie des Tang (VIIIe siècle), la fête de la mi-automne est célébrée le 15e jour du huitième mois lunaire, qui précède toujours une nuit de pleine lune. Pour les Chinois, la lune paraît particulièrement belle et brillante à cette date. Tellement belle qu'il serait triste de la contempler tout seul. A l'image de la lune qui recouvre sa forme pleine, la famille se réunit pour la fête, non sans une certaine mélancolie : dans la vie, les êtres aimés nous manquent trop souvent, et les retrouvailles sont aussi rares que la plénitude de la lune paraît exceptionnelle.

Image extraite de l'album Lunes de Chine (éd. HongFei Cultures, 2007)


» la légende de Chang'E s'envolant dans la lune

» la légende du Vieillard-sous-la-Lune

06/09/2008

Hospitalité [2]

Nous pouvons considérer que la sensibilité universaliste des Chinois s'exprime dans une autre phrase qui n'est pas moins souvent citée : « Entre les quatre mers, tous les hommes sont [mes] frères. » 

Cette phrase est extraite du chapitre XII des Entretiens de Confucius. Un homme nommé Sima Niu se lamente de ne plus se reconnaître dans la conduite dévoyée de ses frères. Il considère les avoir perdus et se sent seul au monde. Zi Xia, l'un des disciples de Confucius, le console ainsi :

«... L'homme honorable veille sans cesse sur sa propre conduite ; il est respectueux et civilisé. Entre les quatre mers, tous les hommes sont ses frères. L'homme honorable a-t-il lieu de s'affliger de n'avoir plus de frères ? »

 

Ainsi, se perfectionner dans la vertu procure au sujet une récompense concrète et palpable : un monde peuplé de ses frères. L'homme offrira et recevra l'hospitalité ainsi en toute sérénité.

 

 

» le site de l'AFPC (Association Française des Professeurs de Chinois)

28/08/2008

Hospitalité [1]

La cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques de Pékin a été une occasion de recentrer notre regard sur la civilisation chinoise. Si l'on ne se contente pas de commentaires de presses mal informés ou biaisés par les idéologies, on peut effectivement y "entendre" le message qu'une nation voudrait porter au monde. Cette occasion est d'autant plus précieuse que la nation en question, la Chine, a souvent été - et l'est encore aujourd'hui - admirée ou méprisée en Occident pour de mauvaises raisons. 

Entendons-nous l'une des phrases souvent citées par les Chinois autour de l'événement : « N'éprouve-t-on pas de la joie avec des amis venant de loin ? » Cette phrase est extraite du premier paragraphe du premier chapitre des Entretiens de Confucius.

Pour sa traduction, j'ai consulté la proposition de deux références françaises sans être satisfait. Après avoir lu une version anglaise et une transcription en chinois moderne, je considère que celle proposée ci-dessus ne trahit pas le sens du texte d'origine. Au-delà de la traduction d'une seule phrase, il convient de la lire dans le contexte des trois phrases qui se suivent :

 

Le maître dit :

N'est-ce pas un plaisir d'apprendre et de mettre sa connaissance en application au moment opportun ?

N'éprouve-t-on pas de la joie avec des amis venant de loin ?

N'est-ce pas un homme de bien qui, incompris des autres, garde son esprit serein ?

 

La première phrase parle du rapport à soi : être homme, c'est avoir la faculté d'apprendre et de s'élever dans sa condition humaine. La deuxième phrase parle du rapport aux autres : un être qui arrive de loin, pourvu qu'il partage tes exigences et aspirations, peut parfaitement être ton ami. La troisième phrase propose une synthèse : il ne faut pas être désabusé même si la rencontre avec l'être partageant tes exigences et aspirations tarde à se concrétiser.

L'un des charmes de l'hospitalité à la chinoise consiste à voir une amitié potentielle dans chacun des arrivants.

 

» le site de l'AFPC (Association Française des Professeurs de Chinois)

05/07/2008

Le ciel est à vous

C'était la journée rencontres professionnelles des Gobelins, l'école de l'image. Hsiao-Han YAO, graphiste free-lance, termine son année de formation en graphisme. Avant sa période Gobelins, elle avait déjà quelques ouvrages à son actif comme auteur ou comme designer visuel. Cette année a vu ses expressions s'épanouir parallèlement à sa participation aux projets de HongFei Cultures : l'air libre de Paris n'y est pas pour rien. Nous lui adressons nos meilleurs vœux pour un envol en beauté.

 

De même pour les jeunes talents rencontrés de cette journée.

26/06/2008

Question de point de vue

EL_CB_London_20080626.JPGEn sortant de la gare Saint Pancras de Londres, j'avais deux heure à perdre entre deux trains. Devant la gare, sur un poteau, une petite affiche annonçait l'ouverture d'une exposition sur la nouvelle architecture londonienne, avec un plan sommaire indiquant le trajet piéton pour s'y rendre. Marcher dans les rues londoniennes par un matin doux et ensoleillé, pour voir une exposition sur l'architecture : c'était le bonheur parfait.

Dans la salle d'exposition, sur un tableau noir était inscrite la question de la semaine : « Quel est selon vous le bâtiment ou l'endroit le plus romantique de Londres ? » Les visiteurs étaient invités à y laisser leur réponse. Parmi les réponses données, la seule qui m'a marqué et qui m'a fait rire se lit ainsi : « Saint Pancras... parce que cela veut dire que je suis sur le point de partir pour Paris !!! »

Je racontai ça à un ami anglais. Sa réaction fut immédiate : « Oh ! Il faut être Français pour écrire une chose pareille ! »

Image : "Camera obscura", exposition temporaire, V&A Museum, Londres 2005

08/06/2008

Aujourd'hui, la pointe d'été.

Les fêtes traditionnelles en Chine sont étroitement liées au cycle annuel de la vie paysanne. En effet, au gré de la naissance et la disparition des dynasties, il n'y a pas d'homme assez grand pour marquer le calendrier du peuple chinois d'une empreinte indélébile. Seules les saisons le peuvent.

 

Ainsi, l'été en Chine se signale au cinquième jour du cinquième mois lunaire, dit Duanwu jie 端午節 (fête de la pointe d'été). En pratique, des rituels élaborés dans le temps doivent protéger les vivants des épidémies que favorise l'arrivée des chaleurs : on décore les portes d'entrée avec des herbes protectrices comme l'armoise et l'effigie de Zhongkui, un dieu pourfendeur de démons.

 

Mais toutes les fêtes sont aussi d'excellentes occasions pour "réviser" et actualiser le système de SYMBOLES et de valeurs hérité de nos ancêtres. Ainsi, la tradition veut qu'au jour de Duanwu, le soleil arrive au zénith et que l'énergie yang (principe masculin, opposée à l'énergie yin, principe féminin) atteigne son apogée. Il n'est donc pas étonnant qu'on ait choisi cette date pour organiser les courses de bateaux-dragons. Le mouvement orchestré des rameurs offre alors un spectacle des forces masculines aux riverains.

 

L'attrait de cette fête s'enrichit de bien d'autres célébrations encore, comme la dégustation de zongzi (riz gluant fourré et enveloppé dans des feuilles de bambous, cuit à la vapeur) en hommage à QU Yuan, un poète de l'antiquité. La représentation théâtrale de la légende du serpent blanc ne peut qu'augmenter l'appétit.

 

En 2009, la pointe d'été se fêtera le 28 mai.

24/05/2008

Eurovision : tel un oiseau migrateur

EL_CB_Budapest_200806.jpgCette année, il a atterri là ; l'année suivante, ailleurs. C'est vrai que ça fait longtemps qu'il n'a pas posé ses pattes en France, mais ce n'est pas une raison pour ne pas l'aimer. Si l'on peut regretter que les votes soient parfois motivés par des critères étrangers à la qualité de la prestation des artistes, ils semblent néanmoins refléter une certaine dynamique migratoire de l'Europe actuelle, et ce notamment concernant l'Est.

 

Enfin, l'Europe est grande justement parce que tout le monde n'est pas Français sur ce "continent". J'aime l'Europe certes pour son sens de l'hospitalité, mais peut-être encore plus pour l'air cosmopolite qu'on y respire, au bord du Danube.

 

Image : Derrière le Parlement, Budapest 2005

16/05/2008

Trois heures et demie : après le tremblement de terre à Sichuan

Depuis lundi, nous suivons attentivement les informations sur le tremblement de terre dans la province de Sichuan au centre de la Chine, en particulier celles provenant de Taïwan en langue chinoise, plus abondantes que celles disponibles en langue française. Les chiffres estimés de morts et de disparus restent fluctuants. La ville préfecture de Beichuan qui comptait 30 000 habitants dans la région montagneuse a littéralement sombrée dans la terre et disparu de la carte.

 

Notre pensée va d'abord aux familles endeuillées. Un tremblement de terre de cette violence, ça crée beaucoup, beaucoup d'orphelins, et de parents sans descendant. Nous nous sentons proches de ces familles dans leur douleur. La philosophie chinoise enseigne l'inconstance de notre existence dans ce monde, et c'est le partage de cette "fragilité" qui nous unit, dans une compréhension humble, profonde et sans parole. La culture chinoise nous a aussi et surtout enseigné la force d'esprit que l'on peut faire naître de cette fragilité. Ces épreuves nous appellent à être dignes héritiers de cette culture humaniste.

 

Hier, trois avions charters ont effectué un vol direct entre Taïwan et le Sichuan, pour y livrer des vivres et équipements de sauvetage et pour évacuer des touristes et résidants taïwanais atteints par la catastrophe. Trois heures et demie de vol, sans escale, depuis Taipei jusqu'à Chongqing et Chengdu. Trois heures et demie, après soixante années ou presque de séparation : c'est une première depuis 1949, année où l'Île de Taïwan se sépara du continent chinois suite à la guerre civile.

 

Dans ce moment douloureux, nous saluons sincèrement ce lien retrouvé, et invitons nos amis français à "créer des liens" de dialogue et de compréhension envers la Chine, cet immense "Continent d'esprit".

 

» lire l'article de James Reynolds, un reporter de BBC à Pékin

07/05/2008

Nouvelles amitiés au Pouliguen, salon de la petite édition 2008

Tous nos remerciements à l'association Le sel des mots, présidée par Frédérique MANIN, d'avoir organisé ce salon riche en rencontres professionnelle et conviviale.

 

Et puis, tant qu'il y a des enfants, il y aura des rencontres fortuites avec des garçons et des filles dont les yeux brillent en voyant une de nos couvertures, en lisant un de nos titres.

 

Je me souviendrai de toi rêvant d'un pays lointain. C'est ce même rêve qui m'a fait venir dans ton pays, si loin de chez moi, et t'écouter sans besoin de parole. Pour moi, ton regard a tout dit.

 

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Trois sceaux, de gauche à droite : Chun-Liang YEH, Lola MANIN (allias Cacahouète Girl, ou la super mangeuse de fruits rouges), et Loïc JACOB

27/04/2008

Drôle d'identités

EL_CB_oxford.jpgL'étude de la littérature anglaise occupa mes heures les plus riches à l'Université de Taïwan. Mon affinité avec la sensibilité anglaise était telle que, lorsque je me rendis à Londres pour la première fois en 1993, je n'avais pas le sentiment d'arriver dans un pays étranger.

Mon séjour de deux ans à Oxford se réalisa bien des années plus tard. A cette époque-là, l'aspect "multiculturel" de la société britannique était vanté partout. Le mot community était sur toutes les lèvres. J'avais l'impression que les gens - des Britanniques comme des étrangers - s'intéressaient au Taïwanais que je suis et cela me faisait plaisir.

Néanmoins, je réalisai vite la LIMITE de cette pensée "identitaire" : certaines personnes se désintéressèrent de moi dès lors que je n'agissais pas conformément au cliché du "Taïwanais". Par facilité intellectuelle, elles préférèrent m'ignorer dans ces circonstances.

Dans ces circonstances, je me montrai alors definitely French, individualiste et universaliste.

Image : New College, Oxford, 2005.

13/04/2008

Empathie

EL_CB_logo-prepar2.jpgDès son début, HongFei Cultures est conçue comme une maison d'édition "interculturelle". En effet, ses deux fondateurs sont issus de deux cultures différentes. Ils ont été imprégnés de leur "culture" respectivement française et chinoise, avant de se connaître et se reconnaître dans un projet commun favorisant la rencontre des cultures.

 

Pour que les personnes de deux cultures puissent se rencontrer, parler la même langue facilite peut-être les choses, mais cela ne suffit pas. Le vrai défi, c'est d'accepter l'idée que si l'autre pense et agit différemment - avec la sagesse de sa culture - il n'a pas forcément tort. Que ce qu'on tient pour absolu et immuable depuis son enfance ne l'est peut-être pas autant, sans que cela nuise à sa valeur ou à sa beauté.

 

Au départ étranger se sentant mal compris en France, j'en suis venu à réaliser que pour les Français épris d'universalisme, cette reconnaissance de l'"autre" implique un effort considérable, et une profonde confiance en soi.

 

Les publications de HongFei Cultures sont pour nous un hommage rendu à cet effort et cette confiance.

 

Image : un sceau, cadeau d'une amitié, avec deux caractères signifiant "l'empathie avant tout".

 

10/04/2008

Naissance d'un grand oiseau [3]

Pour sa naissance, notre "grand oiseau" a bénéficié de l'attention bienveillante d'une..."couveuse".

 

Il s'agit d'une structure d'accueil pour les porteurs de projet qui s'appelle le GEAI (Groupement d'entrepreneurs accompagnés individuellement), créée en 2000 par les Boutiques de Gestion de Paris et sa Région. Le séjour de HongFei Cultures au sein de la couveuse a duré six mois, d'avril en septembre 2007. Puis, elle sort de sa coquille protectrice pour se lancer dans ce monde vaste.

 

Un an après notre intégration à la couveuse, nous remercions tout particulièrement Sabrina K., notre conseillère-référent très efficace et soutien moral indispensable.

 

EL_CB_logo-boutique-gestion.jpgEL_CB_logo-geai.gif

05/04/2008

Naissance d'un grand oiseau [2]

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Au moment de lancer un projet, on croit disposer des moyens conséquents. On se paie alors un voyage en Grande Bretagne sous prétexte d'y visiter le salon du livre de Londres. Ce salon, très sérieux, ne m'a pas laissé de grand souvenir : on se déplace entre les stands comme entre autant de forteresses. Par contre, la visite des librairies anglaises me procure toujours un grand plaisir. On y trouve des choses drôlement différentes d'en  France.

D'un dessin d'oiseau, et à l'aide d'un manuel sur le design graphique rapporté de Birmingham, le logo de HongFei Cultures a été créé en avril 2007.

HongFei signifie "Grand oiseau en vol" en chinois.

04/04/2008

Naissance d'un grand oiseau [1]

EL_CB_logo-prepar0.jpg 

 

 

  

D'un dessin d'oiseau, les Chinois en ont fait un caractère.

Ici, une évolution longue de cinq mille ans résumée en six étapes.

28/03/2008

Traduction française des poèmes de YANG Huan, mars 2007

EL_CB_belle-ile-formosa.jpg

Le texte de YANG Huan, très musical et imagé, a toute sa place dans notre sélection. D'ailleurs, c'est son poème "Belle Ile Formosa" qui a donné le nom à la première collection de HongFei Cultures.

 

Moins évident était de trouver une voix française pour ce génie qui a si bien su parler aux enfants. Tout d'abord, il fallait présenter le poète à l'illustrateur pressenti qui ne lisait pas le chinois. Ainsi est née la première version française de "Nuit d'été", thème précoce pour un premier jour du printemps 2007.

 

Qu'il me soit permis de rendre hommage ici au Prof. H. H. Liao de Taipei ; il est de ceux qui m'ont initié à la Littérature. A l'université, j'avais assisté à son cours de traduction comme auditeur libre. Il nous avait donné à traduire un poème de Robert Frost, de l'anglais (américain) vers le chinois. Une semaine après, il rendait les copies, excepté la mienne qu'il jugeait assez bonne pour être lue en salle, avant de me la remettre.

 

Détail de la planche réalisée par Thomas Nys pour le poème "Belle Ile Formosa" dans l'album Chants des Lucioles (éd. HongFei Cultures, 2007).