02/09/2013
Sara et le poète chinois - épisode 2
Le monde est maintenant visible dans ton corps. Octavio Paz
Il arrive quelquefois à l’éditeur d’albums jeunesse qu’à la lecture d’un texte, un nom d’illustrateur s’impose à lui. Ce fut le cas pour nous lorsqu’à chacune de nos lectures du magnifique texte de SU Dongpo, Un bon fermier, le nom et les images de SARA nous revinrent résolument à l'esprit. Dès lors, dans un étonnant aller-retour imaginaire, nous accordions les univers de ces deux êtres là. La langue du poète, sa beauté simple, infiniment concrète, efficiente, faisaient déjà bruisser les papiers à déchirer que Sara choisirait. De leur côté, les livres de l’artiste et les thèmes qu’elle chérit – la fragilité de la nature humaine, la force de l’expérience humaine, l’attention au monde, le temps… – semblaient déjà donner au poème un corps qui rendrait visible le monde qu’il portait en lui.
Notre satisfaction et notre plaisir furent donc grands lorsque Sara accepta effectivement d’illustrer le texte. Notre bonheur fut complet aux premières planches qui laissaient voir que l’artiste marchait à sa manière dans les pas du lettré chinois et que ses traces, loin de recouvrir celles anciennes de SU Dongpo, leur offraient une grâce nouvelle et permettraient qu’ici, en France, on les suivrait aussi.
Pour nous, l’accord entre SU Dongpo et Sara est parfait. Mieux, l’accord entre la poésie chinoise et Sara opère incroyablement sur le regard et les émotions. C’est au point qu’on aimerait dire de Sara qu’elle est très… chinoise ! Bannissant le superflu, ses images prêtent à l’évidence une robe invisible – à quoi bon montrer ce qu’on sait déjà – et rendent à l’implicite sa forme… incertaine. De ce point de vue, les contours des papiers déchirés de l’artiste jouent à merveille le jeu de la réalité inconstante chère aux lettrés chinois, tandis que les figures ainsi dessinées manifestent avec force l’expression de la sagesse dont la poésie de SU Dongpo est l’une des plus célèbres manifestations dans la littérature chinoise1.
Mais plus légèrement et au-delà de ces considérations, Sara a fait – et nous a fait faire – au fil de son travail sur le texte de SU Dongpo, une drôle de découverte !
« Finalement les chinois et nous, on a un truc en commun : dans le temps, on avait la même technique pour faire pousser le blé. La preuve ? Vous la trouverez dans mon prochain album Un bon fermier, illustrations sur un poète du 11e siècle, SU Dongpo. »
C’est avec cette formule en forme d’énigme que Sara annonçait il y a quelques jours, sur Facebook, la prochaine parution d’Un bon fermier. Loin de nous l’idée de lever le voile qu’elle jetait là sur une partie du livre… d’autant que ce teasing là nous amuse beaucoup !
Disons juste que face à un texte, Sara le fréquente jusqu’à l’apprivoiser absolument. Or, dans son approchement du poème de SU Dongpo, l’illustratrice a levé un loup ! En effet, le fermier du texte semblait mettre en œuvre une technique bien curieuse pour assurer la bonne levée de son blé. N’y tenant pas de n’y rien comprendre, Sara se lança sur la piste – et nous emmena avec elle ! Et tandis que nous poussions l’enquête vers un agronome chinois de notre connaissance, l’artiste interrogeait un agriculteur de la sienne. Les explications sont venues de là et grande fut notre surprise d’apprendre par notre enquêtrice, non seulement le fin mot de cette technique mais aussi qu’elle eût court ici en son temps. Mieux, comme un écho très direct, certaines pratiques actuelles rendent l’hommage de la permanence à l’observation de nos aînés.
C’était trop beau pour que nous laissions échapper cette manifestation de la modernité du texte et de son universalité. Avec la complicité de Sara, nous avons gardé la trace de ce questionnement et en rendons le résultat dans une « Petite leçon d’agriculture écologique d’hier et d’aujourd’hui » qu’on trouvera à la fin de l’ouvrage.
N’en disons pas plus, ni sur le texte, ni sur les images de Sara. Gageons que leur lecture saura faire briller les yeux du plaisir qu’on en aura.
Nous, chez HongFei Cultures, nous avons la satisfaction d’un beau livre et le bonheur de vous en annoncer d’ores et déjà un autre à venir au printemps. Après Un bon fermier de SU Dongpo, Sara mettra en image un poème de DU Fu (8e s.). Au menu de son papier déchiré : le temps, le désir et l’amitié.
1) Jacques PIMPANEAU consacre un chapitre de son livre Chine. Histoire de la littérature aux deux poètes TAO Yuanming (Ve siècle) et SU Dongpo (XIe siècle) dont il dit que leur œuvre représente « une des grandes contributions originales à la poésie chinoise : l’expression de la sagesse. »
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Un bon fermier, SU Dongpo - SARA, éd. HongFei Cultures, 2013
EN LIBRAIRIE le 19 septembre 2013 / pour découvrir le livre, suivez ce LIEN
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Visitez le site de SARA
À noter : Sara fait partie des invités du Festival des illustrateurs de Moulin (26/09 – 06/10). Pendant cette période, les planches originales de plusieurs de ses livres seront exposées à la cathédrale de Moulins.
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29/08/2013
Unique est "Un bon fermier" - épisode 1
Dans quelques jours, paraîtra aux éditions HongFei Cultures Un bon fermier. Cet album jeunesse accueille un texte de SU Dongpo (XIe siècle), un des plus grands poètes classiques chinois, mis en images par SARA, une très grande dame de l’illustration jeunesse contemporaine. De cette rencontre inédite résulte une œuvre unique, rare et étonnante.
Unique car, si la poésie chinoise n’est pas totalement absente du champ de la littérature jeunesse publiée en France, c’est la première fois, à notre connaissance, qu’une telle poésie fait l’objet d’un livre tout entier, qui plus est d’un album. Pourtant, caractérisée par « son goût du concret » et un art de la suggestion 1, la poésie chinoise se prête particulièrement à une lecture d’enfant qui trouve à y satisfaire son besoin d’images concrètes et un désir d’horizon émancipateur.
Rare, ce livre l’est aussi par son sujet et son thème. Un rapide coup d’œil à la base du Centre national de la littérature pour la jeunesse La Joie par les livres (une des plus complètes pour les publications jeunesse en France) fait apparaître la quasi-absence du mot « fermier » des titres des ouvrages publiés ces trente dernières années. « La ferme », elle, tient son rang comme microcosme où évolue une grande diversité d’animaux et lieu idéal d’observation et d’apprentissage de la vie en société pour les petits. Mais elle se passe volontiers du fermier qui, lorsqu’il est là, est un personnage secondaire et souvent « trouble-fête ». Et sauf à considérer les livres-documentaires (également peu nombreux sur le sujet), la littérature jeunesse ignore presque tout de la paysannerie.
Étonnant enfin, parce qu’on découvrira à sa lecture une poésie – mais aussi une histoire – à laquelle mille ans n’ont rien enlevé à sa beauté, et dont l’humanisme et la puissance de suggestion sont capables de toucher des hommes d’une époque et d’un pays très éloignés de ceux qui l’ont vue naître.
C’était il y a quelques mois, lors d’une lecture « pour le plaisir » du poème de SU Dongpo Un bon fermier : deux idées s’imposèrent avec la force de l’évidence :
HongFei Cultures publierait ce texte… et Sara devait l’illustrer !
Oui, nous allions publier en jeunesse, une POÉSIE… CHINOISE… du XIe SIÈCLE !
La belle traduction que Chun-Liang YEH fit de ce texte nous convainquit très vite de sa possible réception par les jeunes lecteurs et même du plaisir qu’ils tireraient de sa fréquentation. Qu’on en juge avec les premiers mots :
Suivant l’exemple d’un bon fermier qui ménage les ressources de la terre,
J’entreprends avec bonheur la culture de ce sol en friche depuis dix ans.
Pour le réveiller en douceur, …
Quant à Sara, magnifique artiste que nous n’avions approchée jusque-là que de très loin, bien timidement et sans imaginer encore… elle accepta presqu’aussitôt qu’elle lut le texte.
À suivre !
1) Jacques PIMPANEAU, Chine. Histoire de la littérature, éd. Philippe Picquier, 2004.
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Un bon fermier, SU Dongpo - SARA, éd. HongFei Cultures, 2013
EN LIBRAIRIE le 19 septembre 2013 / pour découvrir le livre, suivez ce LIEN
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23/06/2013
Taipei Story
La semaine dernière, j’ai eu le plaisir de retrouver un ami de fac de passage à Paris, pour un petit déjeuner non loin de la Tour Eiffel. Aujourd’hui, il m’a invité à une soirée littéraire au Taipei Story House qui accueille deux écrivains pour une lecture devant une cinquantaine de personnes. Dites ce que vous voulez, en matière d’amitié j’ai le goût du luxe. En moins de dix jours, voir par deux fois un ami de vingt ans, dans deux villes à dix mille kilomètres de distance : pourquoi s’en priver...?
Le bâtiment qu’on appelle Taipei Story House a cent ans : cet hôtel particulier a été érigé par un riche marchand de thé de Taipei dans le style Tudor pour recevoir ses amis et ses clients. Depuis 2003, il héberge un mini-musée consacré à vie culturelle de l’île depuis le début du vingtième siècle, avec comme objectif d’insuffler une nouvelle vie à un patrimoine conservé.
(crédit photo : Taipei city government)
L'évènement littéraire auquel j’ai assisté s’intitule « les vendredis des Muses ». Il a lieu le troisième vendredi de chaque mois ; c’était le 67e rendez-vous ce soir. Les deux écrivains invités sont des personnages importants dans la vie littéraire du pays. Jiji 季季,rédactrice en chef d’un important journal de presse nationale, a lu un récit qu'elle a écrit sur l’inauguration du pont ferroviaire en acier qui enjambe l'estuaire du plus grand fleuve de Taiwan depuis 1953, lorsqu'elle avait 8 ans. Grâce à sa voix et ses mots qui ressuscitent bien des couleurs, des bruits, des odeurs et des visages, on revit l’excitation des villageois des deux rives à la veille du décollage économique de Taiwan.
Su Xiaokang 蘇曉康,l’auteur du film « River Elegy » vu par cent million spectateurs en Chine en 1988 et exilé aux Etats-Unis au lendemain de l’événement de Tian’anmen, nous a dévoilé la grande Histoire à travers sa trajectoire personnelle très singulière. En 1947, ses parents communistes ont fui le régime nationaliste (dirigé par Chiang Kai-Chek) à Taiwan. Deux ans plus tard, c’était au tour des nationalistes, battus par les communistes (dirigés par Mao Zedong), de se réfugier sur l’île. Le père de Su a dû traverser le détroit de Formose une nouvelle fois, dans le sens inverse, sous peine d'être fait prisonnier et de mourir à Taiwan. A l’époque, la maman de Su le portait déjà dans son ventre. Elle quitta Taiwan pour rejoindre son mari et donner naissance à Su à Hangzhou. Interdit sur le territoire chinois depuis un quart de siècle, Su a été invité à Taiwan à plusieurs reprises par ses amis écrivains (dont Jiji, également son éditrice). Pour la lecture de ce soir, il a choisi un récit où ses pas rejoignent ceux de ses parents, à Taiwan et à Hangzhou. Sans mot nostalgique, il y rend hommage à sa mère avec une grande pudeur et dignité.
En une heure et demie, nous avons voyagé au travers des dizaines d’années et parcouru des milliers de kilomètres, en compagnie des personnalités hors du commun qui restent si proches de nous, sans nous écraser par leur ego. C’est pour ça que je les aime, les Taipei stories.
post de Chun-Liang YEH
10:30 Publié dans journal d'éditeur | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : taiwan, chine, culture, histoire, su xiaokang, taipei story house | Facebook |
09/06/2013
"Le Calligraphe" à découvrir...
Parmi les histoires que se racontent les Chinois, beaucoup mettent en scène un personnage historique admiré à qui on fait jouer un rôle éminent. Inspirées de faits réels ou non, elles cultivent le souvenir ému d’un caractère ou d’une action exemplaire. Ainsi, la vie de WANG Xizhi, le plus célèbre des calligraphes chinois, est riche de nombreux épisodes que, plus de seize siècles après sa disparition, on aime à se répéter.
À son tour, avec Le Calligraphe, Chun-Liang YEH se saisit de l’une de ces anecdotes où WANG exerce son talent au bénéfice d’une vieille marchande d’éventails malheureuse en affaires. Il y a imaginé des scènes et des dialogues qui nous révèlent le génie de WANG Xizhi et sa capacité à transformer par son art l’ordinaire en merveilleux. L’intérêt de ce récit dépasse, cependant, celui d’une biographie.
En effet, dans sa narration, Chun-Liang porte un regard sur l’art et sur l’artiste en décalage avec celui habituellement rencontré. Ici, pas de superlatif sur l’excellence de l’œuvre du maître : l’art « désacralisé » y est célébré au cœur de la vie quotidienne des gens du commun. Et, à la place d’un artiste « habité » ou excentrique, nous découvrons un créateur jouisseur qui sait se mettre à l’écoute du monde et garder son humanité intacte.
Non moins étonnante est la question de la valeur – marchande – des choses, et notamment de l’art, que l’auteur aborde ici avec humour et justesse. Alors que cette thématique est plutôt absente des livres jeunesse publiés en France, Chun-Liang, issu d’une culture précoce en matière d’échanges commerciaux (souvenons-nous que la monnaie-papier fut inventée en Chine au 7e siècle), s’appuie sur une psychologie bon enfant pour rendre palpable la valeur que les gens attribuent aux choses selon leur désir, dans un contexte d’échange, de partage ou de don. Et lorsqu’on apprend à approcher ses aspirations et motivations en bonne intelligence, on a probablement une meilleure chance d’être heureux dans la vie.
Quand nous avons proposé à Nicolas JOLIVOT – carnettiste rencontré quelques mois plus tôt sur un salon du livre – d’illustrer ce texte, il nous a confié y avoir reconnu les gens qu’il avait souvent croisés en Chine, lors de ses voyages, et qu’il était sensible à l’humour si caractéristique du quotidien des Chinois, un rien détaché mais finalement très généreux. Outre que nous y avons vu un compliment pour le texte, nous avons compris que cet homme-là, Nicolas, saurait tracer les personnages de l’histoire, en rendre visible le caractère, et faire surgir le sensible de la drôlerie.
Ci-dessus, éventail appartenant à une série réalisée par Nicolas JOLIVOT à l’occasion de la sortie du livre Le Calligraphe. Ils sont en vente après de l’artiste (BLOG de Nicolas)
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Le Calligraphe est en vente en librairie depuis avril 2013. Il peut être commandé auprès de tous les libraires ou acheté sur les sites de vente de livres sur Internet.
Votre libraire de quartier vous accueille et vous conseille. Poussez la porte de votre librairie.
16:02 Publié dans HongFei : Actualités | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : le calligraphe, wang xizhi, chun-liang yeh, nicolas jolivot | Facebook |
10/05/2013
DEDIEU interprète "TURANDOT"
Chaque année, lors des Journées internationales de l’Opéra, pendant le week-end le plus proche du 9 mai (Journée de l'Europe), les opéras d'Europe et au-delà célèbrent l'art lyrique et le talent de ceux qui le font.
L’occasion rêvée pour nous de revenir sur la récente publication de Turandot, Princesse de Chine parue en avril 2013 et signée Thierry Dedieu.
Au sein d’une maison d’édition, les raisons de publier un livre tiennent parfois au désir intime de ceux qui la font vivre. Lorsqu’en plus celui-là rencontre la ligne éditoriale, il n’y a vraiment pas de raison de se priver.
Chez HongFei Cultures, l’ultime opéra de Puccini, Turandot, chef d’œuvre incontestable, accompagne depuis toujours nos heures de travail ou de loisirs. La musique, bien sûr… Turandot aussi ! Toutes les deux, d’une beauté incomparable, sont libres, pleines d’ardeur et impétueuses. Et puis, fin 2011, les hasards de nos lectures nous ont conduits au conte d’un orientaliste français du XVIIIe siècle, François Pétis de la Croix, intitulé Histoire du prince Calaf et de la princesse de Chine. C’est à ce texte que le livret de l’opéra empruntait son argument. Nous avions déjà en tête la petite idée de faire un jour de cette histoire le sujet d’un livre. Désormais, nous le souhaitions ardemment. Mais pour porter jusqu’au jeune lecteur cette histoire qui l’emmènerait vers une Chine imaginaire et éternelle par la voie de la beauté et la puissance de l’évocation, il nous fallait trouver un auteur et un illustrateur ayant du souffle et capable d’un geste.
Justement, dans le courant de l’année 2011, un tel auteur était venu à notre rencontre pour nous proposer un projet personnel : Thierry Dedieu ! Après avoir mis en œuvre ce projet publié sous le titre Dragons de poussière – dont nous étions heureux de la qualité, nous avons proposé à Thierry Dedieu d’adapter le texte de François Pétis de la Croix et de l’illustrer. Y ayant réfléchi, il a fini par accepter de relever le défi. Le défi ? Oui… L’auteur-illustrateur explique lui-même, dans une interview à laquelle il répondait à la sortie du livre, qu’il lui a fallu surmonter plusieurs difficultés : il devait se frotter à une « princesse », loin de son genre préféré ; inscrire l’œuvre à naître dans une filiation scénique (après avoir été un conte, le récit est très vite devenu l’objet de pièces de théâtre puis d’opéras dont le plus connu est celui de Puccini) ; enfin porter atteinte, pour le meilleur, à un très beau texte (méconnu) de la littérature française.
Nul doute qu’en tous ces points Thierry Dedieu est parvenu à la réussite. Du texte, il précise qu’il l’a taillé comme on taille un rosier, en préservant le plan pour voir éclore des fleurs plus belles encore. De ses illustrations, il dit qu’elles dessinées « au scalpel » afin de ne pas amoindrir la force et la cruauté des caractères en présence.
De l’ensemble, on retient la théâtralité puissante et raffinée, une lecture pleine d’énergie rythmée par des chapitres comme autant d’actes, chacun marqué à son ouverture par une double page couleur carmin comme le velours d’un rideau de scène, une distance qui semble installer le lecteur dans une loge, comme au théâtre, tandis que l’illustrateur joue pour lui avec les plongés, les mises en page audacieuses, les décors minimalistes, etc. , le tout avec beaucoup d’humour.
Tel est le livre, au format remarquable (38,5x22,5 cm) qui, pour la première fois, porte l’histoire de Turandot vers les plus jeunes. Puissent-ceux-là – et avec eux, tous les lecteurs – entrer dans cette œuvre comme ils entreraient dans une salle d’opéra pleine des promesses du spectacle à venir.
à lire : l'interview de Thierry DEDIEU (mars 2013)
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18:04 Publié dans HongFei : Actualités | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : thierry dedieu, turandot | Facebook |
10/04/2013
Hommage au peintre ZAO Wou-ki disparu le 9 avril
ZAO Wou-Ki, tout juste arrivé de Chine, découvre Paris le 1er jour d'avril 1948. L'après-midi même, il est au Louvre. Et bientôt, carnets de voyages en mains, il parcourt la France, puis l'Italie et l'Espagne à partir de 1951.
En 2006, les éditions Albin Michel nous ont donné à voir les carnets du peintre de 1948 à 1952, dans une sélection assez large (Carnets de voyages). 1948 n’y tient qu’une place très étroite mais cette année ouvre un long voyage : depuis 65 ans, ZAO Wou-Ki a essentiellement vécu et travaillé en France.
De ZAO Wou-Ki, son ami Claude ROY a écrit : « Il est de deux pays ? D’aucun ? Il en invente donc un (au sens de le découvrir) où chacun peut vivre. Rendez-vous ici. Entrons dans la vue de ZA0 Wou-Ki. »
Venir d'ailleurs, ici, en France, et inventer un pays... comme on invente un trésor!
Ci-dessus, l'écriture de ZAO Wou-Ki et une des premières pages du carnets de 1948. A noter : faisant suite aux Carnets de voyage 1948-1952, L’Encre, l’Eau, l’Air, la Couleur réunit une sélection d’encres de Chine et d’aquarelles de Zao Wou-Ki réalisées entre 1954 et 2007, Albin Michel 2008
11:05 Publié dans Coup de coeur | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : zao wou-ki | Facebook |
02/04/2013
Un premier livre sans texte aux éditions HongFei Cultures
Au premier jour du printemps, les éditions HongFei Cultures ont publié, pour la première fois, un livre sans texte, Le Visiteur, d’Iching Hung.
Iching, artiste plasticienne taïwanaise connue au Japon et en Australie pour ses fresques monumentales, réalise ici une « petite » merveille, sans texte.
Le projet, superbe, nous a immédiatement séduits, conquis, mobilisés. Les planches sous les yeux, aucun doute n’était permis pour nous : ce serait là un beau livre. L’originalité et la qualité plastique des créations d’Iching Hung, son talent de narratrice par l’image, la thématique de la découverte sensible et heureuse du monde, le caractère du personnage principal, tout cela rendait le livre à naître évident et, même, nécessaire. Comment ne pas partager le bonheur véritable que le projet suscitait en nous dès le premier coup d’œil, l’enthousiasme dans lequel l’élan du Visiteur emportait le regard, la joie et la surprise d’une fin d’histoire si drôle ?
Pourtant, un livre sans texte n’est pas chose simple. Y compris pour nous, éditeurs HongFei Cultures, attachés à la qualité littéraire et à la place du texte dans les livres de notre catalogue. Et puis, nous suivrait-on ? Les libraires, en cette période difficile ? Les parents, si souvent désireux que les livres portent assez de texte pour qu’ils vaillent la peine d’être achetés ? Les jeunes enfants qui aiment qu’à leur côté un grand – forcément magicien – les aide à entrer dans le mystère des signes de l’écriture qu’eux ne déchiffrent pas encore ?
Une fois la décision prise, et alors que le projet était en voie d’achèvement, nous avons posé quatre questions à l’artiste en prévision d’une publication d’interview à venir. Nous l’avons notamment interrogée sur les raisons d’un livre sans texte. Sa réponse nous a étonnés et émus (voir ci-dessous). On ne sait jamais assez combien chaque enfant, dans sa vie encore tendre, connaît ses difficultés propres, met en place ses propres solutions de contournement et de réconforts, et finalement construit ses bonheurs. À lire Iching Hung, on comprend juste qu’il ne faut priver cet enfant d’aucune des voies possibles vers ce bonheur à construire, et dont il se chargera.
Interview d’Iching Hung, extrait :
Lorsque j’étais à l’école primaire, j’entrais difficilement dans le monde des mots. Je m’exprimais mal, sauf avec mon sourire. Les mots étaient pour moi des signes difficiles à déchiffrer. Je ne les rejetais pas pour autant : en classe, je remplissais avec un crayon tous les vides des caractères, méthodiquement, avec netteté. Pour le reste, j’étais hermétique à ce que disait le maître sauf quand il nous racontait des histoires. Alors, mes oreilles s’ouvraient comme par magie et je traduisais mentalement l’histoire en images. Ce furent les premiers "livres" sans texte que j’ai créés et lus….
Cliquez ici pour lire l'intégralité de l'interview.
18:29 Publié dans HongFei : Actualités, journal d'éditeur | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : iching hung, livre sans texte, hongfei cultures, visiteur, taïwan | Facebook |
24/03/2013
Pas de fête sans Champagne.
J’ai eu le bonheur d’être parmi les auteurs invités à rencontrer les enfants de la communauté de communes de la région de Mourmelon le 15 mars, et de prolonger le plaisir en les retrouvant sur le salon du livre aux côtés de Charlotte Gastaut, Agnès Domergue, Fabien Fernandez, Nicolas Bianco-Levrin et de nombreux voyageurs carnettistes dont Antonia Neyrins et Claire Dupoizat. Un grand merci à l’équipe organisatrice menée par Sophie.
Depuis 2008 j’ai fait pas mal de salons comme éditeur ou comme auteur. L’invitation de la Mourmelonnie a une signification toute particulière pour moi. Ici, le salon a lieu une fois tous les deux ans ; c’est donc une occasion rare. Pour cette édition dont le thème est le voyage, j’ai été choisi par l’organisateur grâce à l’album L’Autre bout du monde dont l’histoire est inspirée de mon enfance à Taïwan. Mais avant tout, ce salon me ramène au cœur de la région de Champagne, où j’ai passé ma première année en France.
En fait, ma vie française a commencé ici, à Reims, un beau jour de septembre 1992.
Vingt ans après y avoir vécu, j’y retrouve la cathédrale, le mail majestueux devant la gare, la place royale, les rues semi-piétonnes qui accueillent maintenant les trams élégants, et les placettes paisibles qui jalonnaient mon chemin d’étudiant… C’est ici que j’ai suivi les cours de langue et de civilisation françaises avant d’entrer dans une école d’architecture à Paris.
Architecture gothique, édifices classiques, constructions de l’après-guerre… je suis sensible au charme de ce paysage urbain qui raconte l’histoire de la ville, de la région et de la France. Mais ce qui me relie intimement à cet endroit, c’est le souvenir du jeune homme que je fus, qui le parcourait avec innocence. Il y apprenait à s’inventer une nouvelle vie dans un pays inconnu. Comme sur la prémisse d’un château enchanté qu’il s’apprêtait à explorer, il ne pouvait pas imaginer tout ce qui l’attendait devant lui : palais, galerie, grotte, labyrinthe, folie… mais aussi un arrière-goût de nostalgie de sa vie antérieure. Non, il ne pouvait pas savoir tout ça à ce moment-là.
Et comme à l’époque il ignorait presque tout de la France, il ne pouvait pas savoir non plus CE QU’IL NE TROUVERAIT PAS ailleurs. Maintenant, il le sait. C’est pour ça que Reims est et restera unique pour moi. Les autres villes sont des escales ; elle, ma ville natale.
à gauche : Il était une fois... contes en haïku, texte d'Agnès Domergue, éd. Thierry Magnier 2013
à droite : Carnet de Reims : Reims vue par 12 artistes (dont Claire Dupoizat), Bibliothèque municipale de Reims, 2011
14:56 Publié dans journal d'éditeur | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : mourmelon-le-grand, reims, antonia neyrins, charlotte gastaut, agnès domergue, fabien fernandez, claire dupoizat, l'autre bout du monde | Facebook |
20/02/2013
Samuel Ribeyron en interview - SCOOP TOUJOURS !
Vous connaissez sans doute Samuel Ribeyron, auteur et illustrateur (lien vers son SITE et son BLOG). Chez HongFei Cultures, nous aimons beaucoup son travail. Que dis-je ? Nous l’aimons lui… avec tout ce qu’il fait et tout ce qu’il a à donner. C’est comme ça, Samuel est un homme généreux et très très sympathique dont le talent et la créativité nous touchent singulièrement.
Et comme il se trouve que Samuel est l’illustrateur du premier titre paru aux éditions HongFei Cultures, Yllavu (qu'il en soit encore remercié), qu’il a ensuite illustré un des titres les plus connus de HongFei, Pi, Po, Pierrot, et que nous avons sur notre catalogue tout le bonheur d’une Salade de fruits entièrement préparée, texte et images, par Samuel lui-même, nous sommes toujours très heureux de le croiser, ici et là, de près ou de plus loin !
Cette fois, c’est les pieds dans « La mare aux mots » qu’on le retrouvera, répondant aux questions de Gabriel qui le fait si bien parler qu’à la fin… on tient un scoop !
En plus de quoi, « La mare aux mots » vous invite à gagner, en partenariat avec les éditions HongFei Cultures, un exemplaire de Salade de fruits. Alors, RENDEZ-VOUS ICI !
Bonne chance et d'abord, bonne lecture.
cliquez sur les couvertures pour découvrir les livres
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Pour découvrir la flore et la faune du monde de la littérature jeunesse, entrez dans La mare aux mots
11:13 Publié dans Coup de coeur, médias | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : samuel ribeyron, salade de fruits, la mare aux mots | Facebook |
13/02/2013
Samedi 16 février, Valérie Dumas en dédicace à Paris
cliquez sur l'image pour l'agrandir
Dans le cadre des festivités du Nouvel an chinois, amis du Serpent, du Dragon et autre Chèvre du zodiaque, ne manquez les deux dédicaces de Valérie Dumas à Paris :
Samedi 16 février, à partir de 11h, Librairie Texture (94, avenue Jean Jaurès - 75019 Paris / M° Laumière / 01 42 01 25 12.
Samedi 16 février, à partir de 14h, Librairie du Musée du Quai Branly (222, Rue de l'Université - 75007 Paris / 01 47 53 60 23.
Valérie dédicacera son dernier livre Songes d’une nuit de Chine, un zodiaque chinois inédit dont elle signe la galerie de portraits impayables !
Demandez-lui aussi Le Duc aime le Dragon, un livre précédent !
De belles rencontres à tous.
cliquez sur l'image pour l'agrandir
Songes d'une nuit de Chine, HongFei Cultures, 2012
Le Duc aime le Dragon, HongFei Cultures, 2012
Le SITE de Valérie Dumas
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L'AGENDA 2013 des éditions HongFei Cultures
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16:36 Publié dans agenda, HongFei : Rencontres | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : valérie dumas, nouvel an chinois, dédicace | Facebook |
10/02/2013
2013, année du SERPENT
Les éditions HongFei Cultures vous souhaitent un belle et heureuse année du Serpent.
Puisse, l'animal, nous offrir à tous le loisir de cultiver la quiétude, la joie des désirs et le bonheur des livres.
image de Valérie Dumas, extraite de "Songes d'une nuit de Chine", un zodiaque chinois inédit publié aux éditions HongFei, 2012.
09:49 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : année du serpent, zodiaque, valérie dumas | Facebook |
31/01/2013
HongFei Cultures s'installe Rive gauche... de la Loire !
11:26 Publié dans HongFei : Actualités | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : hongfei | Facebook |
03/01/2013
Meilleurs voeux pour 2013
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30/12/2012
Le Japon, voisin inconnu [3]
A la fin de mon deuxième voyage au Japon, notre guide m’a recommandé un ouvrage référence pour tous ceux qui souhaitent comprendre un peu mieux la culture de ce pays. Non, il ne s’agit pas de « Stupeur et tremblements » d’Amélie Nothomb, mais d’un rapport écrit par l’anthropologue américaine Ruth Benedict en 1946 sur commande de l’Office of War Information des Etats-Unis : Le Chrysanthème et le sabre (éd. Picquier 1995).
Comme anthropologue l’auteure nous parle essentiellement du rapport au monde des Japonais : le rapport à l’environnement, aux autres, à soi. Sans ériger le modèle américain en étalon, l’auteure décrit remarquablement une mentalité très différente, loin de tout jugement de valeur. La distinction qu’elle fait entre les cultures japonaise et chinoise, et entre celles américaine et européenne, est tout aussi pertinente.
Parmi les contrastes les plus visibles entre les habitants du nouveau monde et ceux de l’archipel, elle note celui ci : tandis que les premiers valorisent l’image d’un « self-made man », les seconds vivent avec la conscience d’avoir une « dette » envers le monde ; autrement dit, il s’agit d’un égard envers ceux qui nous ont précédés ou qui nous ont aidés à avancer, à nous émanciper. Cette réticence à se mettre en avant, très partagée chez les peuples d’Asie, est parfois interprétée en Occident, où l’individualisme est élevé au rang de valeur émancipatrice, comme une fausse modestie ou une entrave à l’épanouissement d’une personnalité.
Une autre attitude japonaise se démarque fortement de l’utilitarisme qui prévaut en Occident. L’auteure l’a traduite par le mot « sincérité ». C’est la disposition à se concentrer sur une science, une jouissance, un geste à accomplir, ou une promesse à honorer, dans une simplicité quotidienne, sans héroïsme. Elle est à l’écart du pragmatisme des Anglo-Saxons, de l’envolée ou du dilettantisme des Chinois, et à l’opposé de l’hypocrisie ou de la moquerie.
Les visiteurs au Japon remarquent souvent, devant les restaurants, la « copie » en trois dimensions des plats servis : steak, pâtes, fruits, bière… Faites à partir de cire ou de silicone, ces copies ont l’apparence d’une fraîcheur éternelle. Une émission télé de divertissement a mis deux hommes en compétition : l’un est le maître incontesté de cette industrie de fac simili, l’autre est un cultivateur de melons depuis 41 ans capable de distinguer à l'oeil cinq melons cueillis à un jour d’intervalle. Le génie des faux doit fabriquer un melon qui sera mêlé avec quatre autres vrais ; au paysan de l’identifier par éliminations successives. La tension monte, monte… car c’est la réputation d’une vie dédiée qui est en jeu. En fin de compte, le paysan aura bien le dessus. Si la victoire est pour l’un, notre admiration est pour les deux : ils nous ont donné à voir la « sincérité » à la japonaise et croyez-moi c’est un spectacle émouvant à ne pas oublier.
Chun-Liang Yeh
à lire précédemment : Le Japon, voisin inconnu [1] et [2]
aussi : Au Japon, on mange aussi avec les yeux, article dans Le Monde du 29.07.2013
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25/11/2012
HongFei au salon du livre jeunesse de Montreuil 2012
MONTREUIL 2012 - EN AVANT L'AVENTURE !
DES AUTEURS DES ILLUSTRATEURS
... ET VOUS !
au stand HongFei H 19 (rdc)
du 28 nov. au 3 déc.
pour venir au salon... cliquez ici pour nous trouver, cliquez sur le plan AU PROGRAMME * * * retrouvez les titres parus en 2012 ainsi que l'ensemble du catalogue. * * * rencontrez des auteurs en dédicace : Géraldine Alibeu, Joanna Boillat, Valérie Dumas,Pauline Kalioujny, Clémence Pollet, Anne Thiollier,Wang Yi, Chun-Liang Yeh, Alexandre Zouaghi. Pour connaître les horaires des dédicaces... cliquez ici ou voir ci-dessous.
* * * rendez-vous lundi 3 déc., 12h30 : 40, 20, 10, 5... PARTEZ ! Cinq éditeurs de jeunesse et l'émission «L'as-tu lu mon p'tit loup» (25 ans en 2012) fêtent leurs anniversaires ! Retour sur les faits marquants de chacune des maisons, sur les grandes évolutions de la littérature de jeunesse, et réflexions quant à l'avenir et ses enjeux. durée 1h30, espace Europe Librairie Aventures, K16 RENCONTRE OUVERTE A TOUS |
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08/11/2012
Clémence Pollet en interview et à la Foire du livre de Brive
La 31e Foire du livre de Brive-la-Gaillarde ouvre ses portes Vendredi 9 novembre, et pour trois jours. Les auteurs invités sont innombrables. Ceux « jeunesse » y ont leur place et rencontrent un public curieux et chaleureux.
Cette année, et pour la 2ème fois, HongFei Cultures y sera représentée par la librairie briviste de Jean-Claude Legros (Librairie Chrétienne, 2 rue Bernard-Patier 19100 Brive). Chun-Liang Yeh s’installera sur le stand de la librairie (J4, Halle Georges Brassens) dès vendredi pour dédicacer son tout récent Songes d’une nuit de Chine et ses autres titres. Il sera rejoint pour le week-end par l’illustratrice Clémence Pollet qui dédicacera L’Auberge des ânes, paru en octobre dans la collection « Contes de Chine » et présenté ici sur ce blog.
À cette occasion, nous vous invitons à lire ci-dessous, la transcription de l’interview à laquelle Clémence a répondu, au micro de RCF Nice-Côte d’Azur, lors de son passage au Festival du livre de Mouans-Sartoux en octobre dernier. Clémence y évoque ses premiers pas dans l’illustration, sa rencontre avec les éditeurs et notamment avec HongFei Cultures, et son travail sur L’Auberge des ânes.
* * *
Foire du livre de Brive, du 9 au 11 novembre, à la Halle Georges Brassens. Informations pratiques sur le site de l'évènement : www.foiredulivre.net
Pour lire l'interiew, cliquez sur "Lire la suite" ci-dessous...
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26/10/2012
Prix "L'école aujourd'hui" : Deux albums HongFei en sélection
Deux albums HongFei Cultures sélectionnés pour les prix littéraires jeunesse 2013 de la revue L'ECOLE aujourd'hui
La maison de Yu Ting, Anne Thiollier, catégorie "maternelle"
Princesse Corbeau, WANG Yi, catégorie "élémentaire"
cliquez sur les images pour voir en grand
Plus d'informations sur le Prix et les modalités de participation des classes qui le souhaitent dans la revue ou à l'adresse www.LEA.fr/reseau-lea (inscriptions possibles dès le 15 nov.)
Supplément "Le Goût du livre" (maternelle et élémentaire) à la Revue L'ECOLE aujourd'hui, n°32,nov. 2012.
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17/10/2012
Le Japon, voisin inconnu [2]
Au 19e siècle, les Occidentaux qui s’installaient dans la ville portuaire de Kobé ont fait construire des villas de style européen, dans le quartier nord à flanc de colline. Aujourd’hui, une soixantaine de villas y sont toujours debout après le violent séisme de 1995 ; l’une d’entre elles, particulièrement bien entretenue, est connue sous le nom de La maison à girouette.
Selon notre guide, cette maison fut rendue célèbre grâce à une série télé diffusée en 1977 qui racontait la vie mouvementée d’un couple mixte germano-japonais, avec les joies et les peines que connaissent toutes les unions d'êtres issus de cultures éloignées. À l’intérieur de la maison sont exposées les photos d’un négociant allemand et de sa petite fille habillée en kimono. J’étais songeur : à quoi pouvait-il penser, cet Allemand, lorsqu’il faisait construire sa maison et élevait sa fille dans ce pays à l’autre bout du monde ? Soudain, j’ai eu le sentiment que nous nous comprendrions, et que dans un sens nous appartenions à la même famille, à la même patrie. Je ne me sentais plus seul.
En fait, après vingt ans passés en Europe, il m’arrivait encore de m’interroger sur mon choix de jeunesse et de rêver à l’autre vie que je n’ai pas vécue, où Taïwan aurait été mon unique petit pays et où la France serait restée une carte postale si jolie. Mon esprit continuait de se tourmenter. Sans m’y attendre, j’ai trouvé la paix intérieure ici à Kobé.
En japonais, la girouette s’écrit en trois caractères kanji 風見鶏 qui signifient « vent-révéler-coq » ou « coq qui révèle le sens du vent ». Homme volontaire, j’ai tenté de me frayer un chemin dans ce monde et suis probablement devenu moins sensible aux forces invisibles de la vie. Mais il suffit parfois d’ouvrir ses bras pour les caresser et s'en laisser traverser. Devant le vent du grand Mystère, l’émerveillement ne laisse pas de place au regret.
Chun-Liang YEH
08:16 Publié dans journal d'éditeur | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : japon, europe, culture, voyage, vie | Facebook |
10/10/2012
"Songes d'une nuit de Chine", en librairie dès le 11 octobre 2012
J'ai fait un rêve...
Après leur superbe Le Duc aime le Dragon, paru il y a tout juste un an, Chun-Liang Yeh et Valérie Dumas se retrouvent pour notre plus grand plaisir avec Songes d’une nuit de Chine, un zodiaque chinois inédit aux couleurs des songes, et du désir qui fait tourner le monde.
lllLe texte de Chun-Liang Yeh, concis, puissant, scandé, destiné à faire le portrait d’animaux hautement symboliques, laisse pourtant une place à la douceur : celle des désirs (à ne pas confondre avec l'envie) qui permettent toujours de quitter sa nature propre, d’ouvrir tous les possibles et de créer du lien avec le monde qui nous entoure. Pour l’auteur, apprendre à désirer, c’est aussi permettre que les choses changent. Dans ce texte, Chun-Liang emporte le lecteur à la rencontre d’un jeune paysan, fourbu à la fin d’une journée d’un travail harassant, et qui subitement, songe à être Rat parce que celui-là est bien nourri et bien gras sans lever un doigt. Mais ce jeune paysan ignore que Rat se rêve Buffle pour sentir le soleil chauffer son dos, que Buffle se rêve Tigre pour rugir au sommet des montagnes, que Tigre se rêve Lapin… jusqu’à Cochon qui… mais au fait, à quoi peut bien songer Cochon ? Plein d’esprit, l’auteur confère toute sa place à l’homme sans qui le zodiaque n’existerait pas !
lllL’illustration de Valérie Dumas, féminine et précieuse, propose une galerie de portraits inédits, décalés, drôles et hauts en couleurs. Valérie Dumas s’inspire du traditionnel « portrait de studio », où le sujet est mis en situation d’incarner un statut ou un sentiment mais qui, placé qu’il est dans un décor, nous révèle surtout son caractère. Maîtresse du zodiaque à sa manière, Valérie fait poser en fantaisie Tigre, Dragon, Chèvre ou Cheval et relie chaque portrait à celui qui le précède et le suit par un petit élément visuel qu’on s’amusera surement à découvrir ! Ces planches d’ouverture – Le Crépuscule – et de clôture du livre – L’Aube – font prendre à l’homme toute sa place et révèlent tout le sens de l’ouvrage : nos rêves sont créateurs d’un avenir plus beau encore qu’une nuit de songes.
lllLa calligraphie de Wen-Yu Aymard, propose dans ce livre une écriture calligraphique ancienne dite « sigillaire » (d’une époque où l’on gravait les caractères, lorsque le pinceau n’était pas encore entré dans l’usage de l’écriture chinoise). C’est une manière, dans ce livre illustré pour les enfants, de rapporter l’écriture chinoise à ses origines : le dessin. On reconnaitra dans ces caractères – plus ou moins aisément selon les signes – le tracé d’un dessin de rat, de cheval, de serpent… Wen-Yu Aymard vit à Rouen où elle enseigne la calligraphie.
lllLe zodiaque chinois est souvent présenté, en Occident, sous la forme d’une course d’animaux dont le vainqueur est récompensé par un « grand empereur de jade », faisant abstraction de la conception beaucoup plus libre et ouverte que s’en font les Chinois pour qui le zodiaque est avant tout une manière de rythmer le temps. On en apprendra un peu plus sur lui grâce au supplément « culture » qui, à la fin du livre, permet de le comprendre, de chercher son signe, de s’amuser et pourquoi pas de tracer.
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à noter : le 11 octobre, paraît également Princess & princesse, de Susie Morgenstern également illustré par Valérie Dumas, aux éditions Talents Hauts
11:04 Publié dans HongFei : Actualités | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : valérie dumas, chun-liang yeh, songes d'une nuit de chine, zodiaque chinois | Facebook |
03/10/2012
"L'auberge des ânes" en librairie dès le 4 octobre
L’auberge des ânes, coll. « contes de Chine », éd. HongFei Cultures, paraît en librairie le 4 octobre. Texte d'Alexandre ZOUAGHI et Chun-Liang YEH / illustration de Clémence POLLET
Résumé : En Chine, à une époque reculée, l'aimable aubergiste Sansan tient seule une auberge de bonne réputation. Les voyageurs sont nombreux à séjourner chez elle et son commerce est florissant comme en témoignent les nombreux ânes qui entourent l'auberge. Il faut dire qu'e Sansan régale ses hôtes d'un vin doux et de galettes dont elle seule connaît le secret de fabrication. Une nuit où il séjourne à l’auberge, un jeune homme du nom de Zhao découvre le terrible secret de Sansan : magicienne, l'aubergiste transforme ses hôtes en ânes qui viennent grossir son troupeau. Zhao, plus avisé que les autres, saura échapper au sortilège de Sansan qu’il prendra même à son propre piège. La vie d’ânesse de la femme aurait pu durer longtemps sans la bienveillance d’un vieil ami moine croisé par hasard !
Avec L’auberge des ânes, nous avons souhaité porter vers un jeune public francophone un conte de Chine vieux de plusieurs centaines d’années (dynastie Tang), dans une langue contemporaine qui ne trahisse ni l’histoire ni la manière singulière qu’ont les Chinois de la raconter. Les deux auteurs qui ont collaboré à l’écriture de ce texte, Alexandre ZOUAGHI et Chun-Liang YEH, réussissent parfaitement cette gageure. Restés proches du dépouillement de la narration d’origine, ils parviennent, dans un texte élégant, à donner aux personnages et situations une belle épaisseur et un véritable caractère.
Tandis que les auteurs ont préservé la part de rudesse mais aussi tout l’humour dont est capable un conte chinois lorsqu’il ambitionne d’éclairer les hommes et de les appeler à rester attentifs aux mystères du monde qui parfois réservent bien des surprises, l’illustratrice a travaillé dans le même esprit de sobriété. Lorsque nous avons proposé à Clémence POLLET d’illustrer ce texte, nous connaissions son remarquable travail d’illustration réalisé pour L’Ébouriffée (Rouergue 2009) et celui savoureux, épuré, serein et enjoué de Soupe de Maman (Rouergue 2011). Nous étions impatients de découvrir la voie qu’elle donnerait à son image et avons été heureux de la justesse et de la sensibilité de sa proposition. D’autant que Clémence réussit le tour de force de créer une image captivante, gracieuse et résolument moderne tout en puisant avec intelligence couleurs et formes à la source de l’époque Tang !
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L'auberge des ânes, coll. Contes de Chine, éd. HongFei Cultures, en librairie le 4 octobre 2012.
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À noter, Clémence POLLET vient également d’illustrer le très beau Petit Chaperon bleu paru aux éditions Le Baron perché.
09:06 Publié dans HongFei : Actualités | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : conte de chine, clémence pollet, chun-liang yeh, alexandre zouaghi, magie, métamorphose | Facebook |